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les prix des produits vedettes du petit déjeuner en forte hausse

Après deux années de hausses de prix spectaculaires, l’inflation en France est revenue à des standards bas, avec une hausse des prix sur un an de 1,2% en septembre 2024. Une tendance qui se confirme également dans les rayons des supermarchés, comme l’explique David Leconte, analyste spécialisé dans la grande distribution pour le cabinet NielsenIQ. « Ces derniers mois, les prix ont cessé de monter et ont même commencé à baisser. On observe une baisse du prix du panier moyen de 1,9% en septembre 2024 par rapport à l’année précédente. »

Toutefois, cette baisse globale des prix dans les grandes surfaces cache des disparités selon les départements. Et certains produits ont vu leurs prix bondir ces derniers mois. Premier d’entre eux, le beurre, dont le prix a presque doublé en un an (+92%). Une forte augmentation « qui, pour l’instant, n’a pas été trop impacté par les constructeurs sur les prix clients » mais qui inquiète les professionnels, notamment dans les boulangeries ou les restaurants.

Les prix des pâtisseries bientôt impactés

En fait, cette augmentation « devrait avoir un impact sur les pâtisseries des boulangeries et des supermarchés »soutient David Leconte. Cette hausse des prix, qui pourrait également avoir un impact sur le beurre vendu dans les rayons, s’explique principalement par la hausse du prix de vente du lait, afin de garantir de meilleurs revenus aux agriculteurs. « Les agriculteurs ont dû faire face à une inflation très élevée des produits énergétiques et céréaliers, qui a fortement augmenté leurs coûts de production. Cela a eu un impact sur la hausse des prix.justifie l’analyste.

Pire encore, la fièvre catarrhale du mouton, qui peut également se transmettre aux bovins, a un impact sur la production laitière. « La maladie peut provoquer une baisse importante de la production pendant plusieurs semaines, ainsi que des cas d’avortements et de vêlages précoces »prévient Idele, l’institut de l’élevage, sur son site.

Mais le beurre est loin d’être le seul produit laitier impacté : « Les prix du yaourt ont augmenté de 24 % en moyenne au cours de l’année écoulée. »

D’autres matières premières ont vu leurs prix s’envoler. « Ces derniers mois, nous avons constaté une flambée des prix du cacao, du café, des olives, du sucre et des oranges. On parle même de la crise orange”remarque David Leconte.

Chocolats de Noël à prix réduit

Aliments nécessaires à la consommation de nombreux produits traditionnels clés du petit-déjeuner. Ainsi, le pur jus d’orange a vu son prix fortement augmenter dans les rayons, tout comme les poudres de cacao. “ Le produit dont le prix a le plus augmenté est la confiserie chocolatée, qui mélange du sucre de cacao et du beurre. Pour l’instant, les consommateurs n’évitent pas ces produits parce qu’il s’agit d’un achat plaisir, mais cela pourrait changer. Une chose est sûre : les chocolats de Noël coûteront encore plus cher cette année. »prévient l’analyste.

Cette flambée des prix du cacao s’explique notamment par la volonté politique des trois principaux producteurs mondiaux, à savoir la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigeria, qui souhaitent « Mieux vaut se défendre face aux grands groupes industriels avec des tensions politiques qui impactent les prix. »

Pour l’orange et l’olive, ces hausses sont dues aux récoltes catastrophiques en Floride et en Italie. Si le prix de l’huile d’olive commence à se stabiliser après des mois de hausse, la crise de l’orange a un impact direct sur le prix du jus de fruit étoilé des tables du matin pendant encore de nombreux mois, d’autant que les ouragans en Floride pourraient encore fragiliser les récoltes. .

Produits de remplacement

Face à cette flambée des prix, les deux grandes marques de jus de fruits en France, Tropicana et Joker, ont « a fait le choix d’élargir sa gamme. » « Ces marques proposent de plus en plus d’eaux aromatisées aux fruits et ont intégré beaucoup de nouveaux arômes »détaille David Leconte. Ainsi, les clients pourraient être tentés par ces produits de substitution, moins chers et donc plus attractifs.

Même chose pour les confiseries chocolatées. « Si les hausses se poursuivent, les clients qui accompagnent leurs achats de chocolat en se tournant vers des biscuits, des barres de céréales ou des bonbons pourraient être satisfaits de ces produits. »

Alors que « le prix moyen d’un petit-déjeuner en France est passé de 1,39 € en juin 2023 à 1,79 € en juin 2024 »se tourner vers ces produits de substitution serait donc une façon de continuer à se faire plaisir, tout en prenant soin de son porte-monnaie. Et ayez l’assurance de déjeuner en toute tranquillité.

La « Climateflation » ou l’impact du climat sur les prix

La plupart de ces augmentations des prix alimentaires ont une origine commune : le changement climatique. « Nous constatons chaque jour l’impact majeur du changement climatique sur les récoltes. » explique David Leconte.

Les hausses des prix de l’huile d’olive et de la moutarde quelques mois plus tôt étaient principalement dues à des conditions climatiques défavorables. « La récolte canadienne des graines de moutarde a été fortement impactée par un hiver glacial de 2022-2023 et la culture des olives en Italie est en difficulté en raison d’épisodes météorologiques violents, comme les inondations de 2023 »se souvient David Leconte.

Parfois, l’augmentation des coûts est due à certaines maladies qui affectent les produits. Ainsi, la hausse du prix du café « est principalement dû à la rouille, une maladie qui a pour origine le climat. »

C’est pourquoi les spécialistes utilisent désormais le terme de « climateflation » pour expliquer ces fortes hausses de prix liées au changement climatique. Et si rien ne change, ce terme devrait bientôt être sur toutes les lèvres.

 
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