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origine, mission… Qu’est-ce que la FINUL, cette force de l’ONU déployée entre le Liban et Israël ?

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Vidéo Deux casques bleus de la Finul ont été blessés ce jeudi dans le sud du Liban alors que cette force tampon de l’ONU est confinée dans ses casernes depuis le début de l’offensive terrestre de Tsahal. A quoi sert la FINUL ? Explications avec Guillaume Lasconjarias, historien et professeur associé à l’université Paris-Sorbonne.

Alors qu’ils ont arrêté leurs patrouilles et restent confinés dans leurs casernes depuis le début de l’offensive terrestre de Tsahal au sud du Liban, deux casques bleus de la FINUL ont été blessés ce jeudi 10 octobre par des tirs d’un char israélien. Ce qui a déclenché un tollé diplomatique. Dans la soirée, le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a indiqué que ces tirs « pourrait constituer des crimes de guerre ».

De son côté, la France « attend des explications ». « La protection des soldats de la paix est une obligation imposée à toutes les parties à un conflit »a souligné le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, insistant sur le fait que Paris “condamne toute atteinte à la sécurité de la FINUL”. Déployés entre le Liban et Israël, à quoi servent ces soldats ? « Le Nouvel Obs » fait le point sur cette force onusienne.

· Depuis combien de temps la FINUL existe-t-elle ?

La FINUL (Force intérimaire des Nations Unies au Liban) a été créée en 1978. À l’époque, elle avait été créée pour confirmer le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban. Son mandat est renouvelé chaque année par les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU.

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“Seule la légitime défense est autorisée et donc, tant que les casques bleus ne sont pas une cible directe, ils sont condamnés à attendre et observer”, rappelle Guillaume Lasconjarias, historien et professeur associé à l’université Paris-Sorbonne. Et de préciser : « En réalité, ce n’est pas un outil pour résoudre les conflits, cela n’a jamais été pensé comme ça, c’est un outil pour gérer l’escalade et les tensions entre le Liban et Israël. »

· Où est-il positionné ?

Une bande de terre de 120 kilomètres longe la frontière non officielle entre Israël et le Liban. C’est la « ligne bleue » tracée par l’ONU en juin 2000, après le retrait israélien du Liban. C’est la mission de maintien de la paix de l’ONU qui est chargée de le surveiller.

· Quelle est sa mission ?

Elle est chargée de surveiller l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité qui stipule que seules l’armée libanaise et les casques bleus doivent être déployés au sud du Liban. La FINUL doit également aider le gouvernement libanais à assurer le rétablissement de son autorité effective dans le sud du pays.

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« Vous avez des casques bleus qui sont censés superviser et porter assistance aux forces armées libanaises, mais des forces armées libanaises qui ne veulent pas elles-mêmes pousser la logique jusqu’au bout en empêchant le Hezbollah d’être une force de nuisance.explique le spécialiste de l’histoire militaire, et l’on peut ainsi comprendre pourquoi Israël considère que le travail n’est pas terminé. »

· Combien y a-t-il de soldats ?

Cette force compte un peu plus de 10 000 militaires, issus de 50 pays, dont près de 600 Français.

· Que se passe-t-il dans cette région ?

La zone est toujours le théâtre régulier d’affrontements entre Tsahal et le Hezbollah, le mouvement islamiste libanais lié à l’Iran, l’ennemi juré d’Israël.

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Guillaume Lasconjarias précise : « Les forces armées libanaises que les casques bleus sont censés accompagner elles-mêmes refusent d’empiéter, par exemple, sur les propriétés privées, qui sont exploitées par le Hezbollah et où le Hezbollah établit d’ailleurs ses points d’entraînement, ses champs de tir, voire ses tours d’observation d’où ils observez et narguez Israël. »

· Quelle est la situation ?

Contrôler la cessation des hostilités au Sud-Liban et sécuriser l’ensemble de la zone… Autant dire que la mission de la FINUL est plus impossible que jamais. Guillaume Lasconjarias explique :

“Nous avons une forme non pas d’irrésolution mais d’hypocrisie de la part des grandes puissances qui, en même temps, ont tout intérêt à ce que cette force soit encore présente pour faire la lumière sur une région du monde encore marquée par des tensions, et donc l’absence de la FINUL aurait finalement été pire, mais sans lui donner tous les moyens, même si cela a été régulièrement le cas ces deux dernières années, nous prorogeons son mandat. »

Et d’ajouter : « Les soldats de la paix observent les actions des différents participants mais ils en sont empêchés à la fois par le Hezbollah et par Israël. Ils sont donc véritablement incapables d’agir. C’est une sorte d’impuissance du pouvoir. »

 
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