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Une journée de santé morte en prévision

L’ensemble du personnel médical privé, libéral, paramédical et pharmacien est invité à participer, lundi 14 octobre, à une journée « santé morte ». Une action contre le projet de restructuration des hôpitaux de l’Agence régionale de santé qui précède la manifestation de Chaumont le samedi 19 octobre.

« Avec mes confrères, nous avons décidé de participer à une journée « santé morte » lundi 14 octobre et de poursuivre une grève d’astreinte toute la semaine prochaine », explique le Dr Olivier Delong, médecin anesthésiste à la clinique La Compassion de Langres. Il est entouré de ces confrères « sympathisants de l’Égalité sanitaire », précise Olivier Delong alors qu’il en est membre. Il ne s’agit pas d’une action isolée car cette journée est partagée par les infirmiers libéraux, par les médecins libéraux et en grande majorité par le personnel soignant, paramédical et les pharmaciens. Et cela s’adresse aux quartiers de Langres et de Chaumont.

«Nous voulons placer l’hôpital dans la situation de 2029», explique le Dr Delong. «Nous allons leur proposer de commencer dès maintenant ce qu’ils souhaitent mettre en place», ajoute le Dr Antonio Vidal, chirurgien orthopédiste à la clinique La Compassion. « La réanimation et la chirurgie seront impactées ce lundi 14 octobre. « Les urgences de l’hôpital savent qu’elles ne pourront pas nous confier un patient ce jour-là », souligne le Dr Delong.

Les médecins de la clinique de Langres sont tous derrière les propositions d’Égalité-Santé et notamment contre le projet de restructuration des hôpitaux du Centre et du Sud Haute-Marne. Ils dénoncent dans un premier temps, « la suppression de près de 80 lits. C’est ce qui nous inquiète le plus. Pour la clinique, cela représente 46 lits supprimés. « Cela fait deux ans que le Dr Escudier de l’urgence dénonçait le manque de lits médicaux à l’hôpital. C’est pour cela qu’on se retrouve avec des patients au garage des Urgences », constate Olivier Delong.

L’hôpital de Langres est critiqué pour ses durées de séjour beaucoup plus longues qu’ailleurs.

“On jette l’argent par les fenêtres”

« C’est parce que nous avons une clientèle plus âgée. Et quand on attend l’arrivée d’un spécialiste, ça prend effectivement plus de temps», souligne Véronique Midy, responsable d’Egalité-Santé et médecin généraliste à Fayl-Billot.

Comme les médecins libéraux, Véronique Midy estime que créer à Langres un hôpital de 28 lits médicalisés sans chirurgie est une erreur. « Nous jetons de l’argent par les fenêtres », va même jusqu’à dire Olivier Delong. Quant aux 56 lits de soins de médecine et de réadaptation, Véronique Midy n’y croit qu’à moitié.

« Si une réflexion doit avoir lieu dans chaque profession pour tenter d’améliorer certaines durées d’hospitalisation, force est de constater que la capacité d’accueil prévue ne répondra pas aux besoins de notre population », ajoutent les représentants des infirmières libérales. Et de poursuivre : “Nous n’accepterons toujours pas que des patients restent des journées entières sur des civières ou stagnent dans un lit dans un garage, faute de place aux sols.”

Le personnel de l’hôpital de Langres, médecins en premier lieu, ne peut pas participer à cette Journée de la Santé Morte “car nous avons un devoir de réserve et aucun des syndicats hospitaliers n’a appelé à y participer”, précise un médecin. Mais les médecins du secteur public savent qu’ils sont soutenus. Ce soutien sera manifesté lundi 14 octobre par un rassemblement devant l’enceinte de l’hôpital à 14 heures.

Ph. L.

 
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