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La sonde Hera va étudier un astéroïde dévié par la NASA

La mission Dart de la NASA a touché l’astéroïde Dimorphos il y a deux ans. La sonde Hera va désormais y regarder de plus près, avec une arrivée prévue pour 2026 (archives).

ATS

Frappé par un vaisseau de la NASA pour dévier sa trajectoire, l’astéroïde Dimorphos va être étudié de près par la sonde européenne Hera. Le lancement est prévu lundi, dans le but d’apprendre comment protéger l’humanité d’une éventuelle menace future.

Dans un scénario hollywoodien, le vaisseau de mission Dart s’est délibérément écrasé en 2022 sur l’astéroïde Dimorphos, la « Lune » d’un plus gros astéroïde nommé Didymos. Cette mission test unique de « défense planétaire » devait voir s’il était possible de dévier sa trajectoire, dans le cas où un astéroïde menacerait un jour de percuter la Terre.

On estime qu’un objet d’un kilomètre – déclenchant une catastrophe mondiale comme l’extinction des dinosaures – s’écrase sur Terre tous les 500 000 ans, et un astéroïde de 140 m – seuil d’une catastrophe régionale – tous les 20 000 ans.

Parmi ces objets géocroiseurs – dont la plupart proviennent de la ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter – sont connus presque tous ceux d’un kilomètre et aucun ne menace la Terre au cours du siècle à venir. Aucune menace directe n’a non plus été identifiée pour ceux de 140 m. Mais seulement 40 % d’entre eux ont été identifiés.

Valider la technique

S’il s’agit donc d’un risque naturel “parmi les moins probables”, nous avons “l’avantage de pouvoir prendre des actions pour nous en protéger”, a indiqué Patrick Michel, responsable scientifique de la mission Hera de l’Agence spatiale européenne (ESA). .

Dimorphos, situé à quelque 11 millions de kilomètres de la Terre au moment de l’impact, mesurait environ 160 m de diamètre et ne représentait aucun danger pour notre planète. En le heurtant, l’appareil de la NASA – de la taille d’un grand réfrigérateur – a réussi à le déplacer en réduisant son orbite de 33 minutes.

Mais nous ne savons pas quels effets l’impact a eu sur le petit astéroïde, ni même quelle était sa structure interne avant lui. Cependant, si l’expérience Dart (Double Asteroid Redirection Test) a permis de démontrer la faisabilité de la technique, il faudrait en savoir plus pour la valider et pouvoir déterminer quelle énergie serait nécessaire, le cas échéant, pour dévier efficacement un objet menaçant. astéroïde.

Participation suisse

Des simulations numériques suggèrent que Dimorphos est un agglomérat de roches liées entre elles par gravité, un corps présentant très peu de résistance dans lequel « on s’enfonce comme dans du sable sans cohésion », précise M. Michel. La conséquence est que Dart aurait « complètement déformé » Dimorphos, ajoute-t-il.

Mais il existe “d’autres possibilités”, les scientifiques ayant encore du mal à comprendre ces corps à très faible gravité, “dont le comportement défie l’intuition”, selon M. Michel. D’un coût de 363 millions d’euros et équipé de 12 instruments, Hera embarquera avec lui deux nanosatellites, Juventas et Milani.

Le premier tentera d’atterrir sur Dimorphos, une première sur un si petit objet. Il est équipé d’un radar basse fréquence et d’un gravimètre pour sonder la structure de l’astéroïde et mesurer son champ de gravité. La seconde étudiera la composition de Dimorphos à l’aide d’une caméra multispectrale et d’un détecteur de poussière.

Pour savoir si la mission Dart a fonctionné, «nous devons d’abord connaître la masse de Dimorphos», a déclaré à Keystone-ATS Martin Jutzi de l’Université de Berne, qui participe à la mission avec l’astrophysicienne Sabina Raducan.

Des scientifiques bernois ont développé un modèle simulant l’impact du vaisseau spatial de la NASA : selon leurs résultats publiés en février dernier, Dart a non seulement provoqué un cratère, mais a complètement déformé l’astéroïde. L’équipe de recherche compte sur les mesures de la mission Hera pour affiner ses conclusions.

Fenêtre de prise de vue

La sonde devrait normalement être lancée lundi à 16h52 (heure suisse) depuis Cap Canaveral (Etats-Unis), dans la carène d’une fusée Falcon 9. Mais une anomalie récemment détectée sur le lanceur SpaceX pourrait forcer à reporter ce lancement. L’ESA espère un feu vert des autorités américaines d’ici dimanche.

La fenêtre de tir s’étend jusqu’au 27 octobre. Après un survol de Mars l’année prochaine, Héra arrivera près de Dimorphos en décembre 2026, pour une durée initiale de six mois.

A la fin de sa mission, les responsables d’Héra espèrent déjà offrir à la sonde une fin comparable à celle de son ancêtre Rosetta, qui a exploré la comète Tchourioumov-Guérassimenko entre 2014 et 2016, en la plaçant délicatement sur Dimorphos ou Didymos avant qu’elle ne le fasse. je ne sors pas.

uc

 
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