Enfilez vos bottes, c’est parti pour la prolifération des champignons ! Les petits chapeaux sont de retour ces jours-ci en Côte-d’Or : de belles flambées de trompettes mortuaires et de girolles ont été signalées. De quoi soulager amateurs et spécialistes, car les champignons étaient attendus depuis longtemps cette année. Jusqu’à présent, malgré de bonnes pluies, ils n’avaient pas poussé à cause du vent qui asséchait le sol. Et il ne fait pas assez chaud pour une pousse de cèpes, ni pour les délicieuses amanites César, qui font leur apparition dans notre rayon. Malgré tout, il y a de quoi faire de bonnes omelettes cet automne. Mais attention à ne rien faire : un bon cueilleur de champignons doit prendre quelques précautions.
Les mycologues, spécialistes des champignons, sont clairs : il faut aller cueillir avec un panier en osier et non avec un sac plastique. « Si vous les mettez dans un sac plastique, cela va macérer, des toxines vont apparaître et cela pourrait être dangereux », explique Marie-Geneviève Poillotte, présidente d’honneur de la Société mycologique du Châtillonnais. Autre conseil : vous devez également couper le champignon avec un couteau. ” Il faut tout récolter, de la base de la plante jusqu’au chapeau. » Et ce n’est pas seulement parce que tout dans le champignon est bon – à condition qu’il soit comestible, bien sûr – c’est aussi un conseil pour faciliter son identification.
Évitez les pharmacies et les applications
Identifier un champignon est loin d’être facile. Le meilleur conseil est de contacter les sociétés mycologiques pour des informations fiables. Aujourd’hui, les spécialistes estiment que les pharmaciens ne sont plus suffisamment formés durant leurs études pour donner des conseils valables. ” Il y a des pharmaciens qui sont de très bons mycologues, explains Marie-Geneviève Poillotte, mais souvent, ils orientent les cueilleurs vers les sociétés mycologiques, c’est là qu’il vaut mieux s’adresser pour avoir des informations les plus fiables possibles. »
Quant aux applications mobiles, comme Champignouf, il faut aussi s’en méfier. ” C’est la principale Source d’intoxication », alerte Marie-Geneviève Poillotte. C’est aussi l’avis de Jean-Claude Verpeau, président de la Société mycologique d’Is-sur-Tille. ” Cela me semble très dangereux, à chaque fois que je vois quelqu’un l’utiliser, dès que l’appli nous donne un nom de champignon, c’est souvent faux, je me méfie beaucoup de ces applis », dit-il. ” Ils peuvent donner une idée de l’identification, mais il faut toujours vérifier », appuie la mycologue châtillonnaise. C’est également ce que préconise l’Office national des forêts.
N’en cueillez pas et n’en mangez pas trop !
Combien de champignons puis-je récolter lors de la cueillette des champignons ? Sur ce point, les textes ne sont pas toujours clairs. Dans les forêts domaniales, c’est-à-dire la forêt publique de l’Etat, gérée par l’ONF, c’est le code forestier qui fait loi. La quantité maximale autorisée est de 3,5 kilos par personne et par jouren général. Cependant, il peut y avoir des réglementations locales différentes.
Et enfin, pour les plus gourmands d’entre nous, sachez que manger des champignons tous les jours n’est pas du tout une bonne idée. En fait, tous les champignons sont plus ou moins toxiques. « Quand on mange peu, ça va, mais quand c’est tous les jours on accumule des toxines et on risque de s’empoisonner, même avec de bons champignons. », Warns Marie-Geneviève Poillotte.
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