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“Je suis optimiste, les négociations vont reprendre”

Qu’attend le monde de la santé du nouveau gouvernement ? La dissolution a bloqué un projet de loi de refonte de la profession et des études infirmières, très attendu par la profession, qui devait être déposé en juin. Comme ses 120 000 confrères libéraux, Laurence Soulas, infirmière libérale dans l’Hérault, attend une « reconnaissance » de ses compétences.

« La dissolution a eu lieu dimanche 9 juin, le projet de loi de refonte du métier et de formation des infirmiers, la nouvelle feuille de route sur laquelle nous travaillions depuis des mois, devait être déposé quelques jours plus tard… » Jean-François Bouscarain, représentant des infirmiers à l’Union des professionnels de santé (URPS) d’Occitanie, fixe le cadre.

“‘Exaspérant’, pour Laurence Soulas : “Nous attendions cette loi depuis longtemps.”

Infirmière libérale à Combaillaux, en périphérie de Montpellier, elle attend deux choses : “De reconnaissance”, et la refonte des prix « gelé depuis 2009 ». Le premier avant le second : « Nous sommes conscients que les exigences sanitaires ont été très importantes au moment de la crise du Covid, et nous sommes encore critiqués pour le volume très élevé de nos actions. C’est de moins en moins audible alors que tout a augmenté, à commencer par le carburant. La santé coûte cher, c’est l’ADN de la France, mais nous voulons lutter sur d’autres fronts, et notamment l’ouverture à de nouvelles compétences, la reconnaissance de notre expertise. explique la quinquagénaire, ancienne diététicienne à « recherche de sens »qui le retrouve encore dans son nouveau métier, exercé à l’hôpital en gériatrie, soins intensifs, soins palliatifs, puis, à partir de 2010, en pratique libérale.

« Reconnaître nos compétences, c’est aussi libérer du temps médical »

Vaccination, actes de décès, bilans de prévention… les nouvelles compétences des infirmiers se développent, “il y a des progrès”avoue Laurence Soulas.

Mais elle souhaite aller plus loin, notamment sur la prise en charge complexe des plaies des patients, pour laquelle la profession réclame « accès direct ». “C’est clair que la profession a évolué, il faut évoluer avec elle, dans un système de santé en grande souffrance, et en difficulté dans de nombreux domaines, qui risque de s’effondrer.”

« Nous sommes parmi les derniers professionnels de santé à intervenir à domicile, nous sommes un lien avec l’extérieur pour les plus précaires. Il n’y a pas de désert infirmier », rappelle l’infirmière, qui attend des éclaircissements sur les situations et demande “aux hommes politiques de prendre des décisions”.

Parce que les enjeux sont liés : « Reconnaître nos compétences, c’est aussi libérer du temps médical et éviter que les urgences ne deviennent saturées. » “Je suis optimiste, les négociations vont reprendre”espère l’infirmière.

Rassuré par la Direction générale de l’offre de santé (DGOS) dans les discussions poursuivies durant l’été, Jean-François Bouscarain a assuré que “le dossier est resté en haut de la pile”. Reste au ministre à prendre les choses en main : « Sans politiques, rien n’est possible ».

 
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