Une bonne nouvelle pour les automobilistes ? Les péages autoroutiers limiteront, pour l’essentiel, leur hausse annuelle à moins de 3% au 1er février, selon un document du ministère des Transports consulté vendredi par l’AFP. Pour rappel, l’augmentation annuelle des péages autoroutiers intervient traditionnellement chaque 1er février.
Le calcul prend en compte à la fois le taux d’inflation – qui a atteint 3,87% sur la période de référence (12 mois glissants se terminant fin octobre 2023) – et les projets d’investissement des sociétés concessionnaires.
Fiscalité autoroutière : « une petite bombe à retardement » pour les usagers
Parmi les principaux réseaux, dans le nord de la France, Sanef va notamment augmenter ses tarifs de 2,79%. La Sapn les augmentera de 3,08% pour les véhicules de classe 1. Dans le centre-est du pays, le tarif des autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR) augmentera de 3,02% et ceux de l’ARGENT de 3,04%.
+2,7% sur le réseau Vinci
Pour l’ouest et le sud de la France, Vinci, principal concessionnaire avec 4 443 kilomètres d’autoroutes (réseaux ASF, Cofiroute, Escota, Arcour et Arcos), avait déjà annoncé cette semaine que ses tarifs augmenteraient de 2,7% en moyenne.
“Au 1er février, le prix des péages autoroutiers augmentera de 2,7% en moyenne sur le réseau Vinci Autoroutes, une hausse (…) qui sera la plus faible du secteur”, a assuré l’entreprise dans un communiqué, contre 4,68% en moyenne l’an dernier.
Vinci Autoroutes assure ce jeudi que « la grande majorité des déplacements quotidiens n’augmenteront pas » cette année sur ses réseaux.
« 80 % des trajets de moins de 30 km, et 60 % des trajets de moins de 50 km, ainsi que l’ensemble des voies de contournement des 35 agglomérations desservies par le réseau Vinci Autoroutes bénéficieront de cette mesure en faveur des déplacements quotidiens. – les devoirs notamment »dit l’entreprise.
Une mesure que Vinci avait déjà mise en œuvre en 2023, dans des conditions équivalentes (70 % des déplacements de moins de 30 km, 50 % de ceux de moins de 50 km et la totalité des voies de contournement de 35 agglomérations).
Autoroutes : Vinci bloque les tarifs des péages pour les principaux trajets quotidiens
Par ailleurs, les abonnés à une offre spécifique de télépéage Ulys « pourront bénéficier de 30 % de réduction sur tous les trajets sur leur itinéraire préféré, à partir de 10 allers-retours effectués dans le mois, sans limitation de kilométrage », » argumenta Vinci.
Remaniement : quel avenir pour Clément Beaune dans les Transports et les dossiers en cours ?
Coup de chaud pour le viaduc de Millau
Parmi les plus petits réseaux, les Autoroutes et Tunnel du Mont-Blanc (ATMB) augmenteront de 3,23%, le Pont de Normandie de 1,72%, le Duplex A86 de 4,77% (tarif non-abonné). La hausse sera de 5,41% pour l’A150 entre Rouen et Le Havre, et de 4,99% pour l’A79 dans l’Allier. Le viaduc de Millau connaît cette année la plus forte hausse avec 5,83% hors période estivale (et 5,56% sur le tarif été).
Fin novembre 2023, Clément Beaune, alors ministre des Transports, assurait que la hausse des tarifs serait « moins de 3% » en moyenne en 2024, moins que l’inflation. Ces prix, validés par les pouvoirs publics, doivent désormais être publiés au Journal officiel. Dans la plupart des réseaux, les hausses sont plus sévères sur les catégories de véhicules plus lourds.
L’ombre d’une augmentation moyenne des péages de 5 % prévue par Vinci en novembre ne semble pas être une réalité. Le concessionnaire l’attribue à la mise en place de la nouvelle taxe sur les infrastructures de transport longue distance, dont les autoroutes, prévue dans le budget gouvernemental 2024.
Cette taxe décidée par Bercy au nom de la transition écologique est censée rapporter 600 millions d’euros par an à partir de 2024. Objectif affiché, financer « investissements en bornes électriques », ainsi que “le crédit-bail social (…) et l’achat de trains neufs”, comme l’a expliqué Clément Beaune. Une taxe à laquelle Vinci et Eiffage s’étaient publiquement opposés, brandissant la menace d’une hausse des tarifs de péage pour la compenser.
Par le passé, la fiscalité des autoroutes a déjà fait l’objet de débats houleux. Exemple en 2015 : Ségolène Royal, alors ministre de l’Ecologie, obtient un gel des prix. Mais cela a ensuite été compensé par des augmentations de 2019 à 2023 dans le cadre d’un accord qui prévoyait également une extension des concessions et un plan de relance autoroutière de 3,2 milliards d’euros. Selon le régulateur des activités ferroviaires et routières (Arafer, aujourd’hui ART), ce gel aurait en réalité coûté 500 millions d’euros aux usagers.
(Avec l’AFP)
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