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Alors que Donald Trump promettait lors de sa campagne de mettre fin à la guerre en Ukraine en « 24 heures », le nouveau président américain a nommé un envoyé spécial pour diriger les négociations entre Kiev et Moscou et parvenir à la paix dans les 100 jours. Son choix s’est porté sur le général Keith Kellogg, fidèle au milliardaire depuis le début, discret conseiller défense du républicain lors de son premier mandat. Portrait.
Face à Vladimir Poutine qui ne semble pas pressé de déposer les armes, Donald Trump a nommé un envoyé dédié pour diriger la délicate mission de résolution du conflit en Ukraine. Le général Keith Kellogg, 80 ans, vétéran décoré du Vietnam et de la guerre du Golfe devenu lieutenant général de l’armée, a eu 100 jours pour mettre fin à la guerre, rapporte le Le journal Wall Street.
« Il a toujours été avec moi ! Ensemble, nous parviendrons à la paix par la force et rendrons à nouveau la sécurité de l’Amérique et du monde ! » a écrit Donald Trump dans un article sur son réseau Truth Social.
Le général a longtemps été l’un des principaux conseillers du républicain sur les questions de défense lors de son premier mandat. Il a notamment guidé l’ancien vice-président Mike Pence sur les questions de sécurité nationale et a été chef de cabinet du Conseil de sécurité nationale, liste AP.
“Il fera simplement ce que Trump lui dit de faire.”
Le rôle de l’envoyé sera de conseiller le président sur les négociations même si peu semblent le considérer à la hauteur de la tâche, les Russes en premier lieu. “Il fera simplement ce que Trump lui dit de faire”, a déclaré John Bolton, ancien conseiller à la sécurité de Donald Trump entre 2018 et 2019. Le président a également déclaré qu’il appréciait Keith Kellogg car il “ne donne jamais son avis à moins que je le lui demande”.
Le vétéran s’est décrit comme un fervent partisan de Donald Trump en 2015, affirmant qu’il était entré dans les bonnes grâces du milliardaire en le contactant à la Trump Tower et en se portant volontaire pour devenir l’un de ses conseillers sans salaire. Ses collègues au sein de l’administration Trump le décrivent comme étant omniprésent dans les discussions du Bureau ovale, mais y prenant rarement part.
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Une « relique »
Le général a certes une expérience militaire, mais reste novice en politique et en diplomatie. On imagine donc mal le discret conseiller mener des négociations contre Vladimir Poutine ou tenir tête à Donald Trump. Apprécié de ce dernier pour sa loyauté, il n’a toutefois « jamais exercé la moindre influence politique significative », a déclaré un ancien collègue de Keith Kellogg au sein de l’administration Trump.
Concernant l’Ukraine, Keith Kellogg a récemment déclaré que le pays pourrait regagner du terrain sur le champ de bataille avec l’aide des États-Unis. Il a également applaudi la décision de l’administration Biden de fournir des armes plus puissantes à Kiev, une décision qui, selon lui, donne à Donald Trump l’avantage de faire pression sur Moscou et de les forcer à négocier.
Le général a co-écrit l’année dernière un plan de paix qui l’a propulsé à son nouveau rôle d’émissaire. Celui-ci, très critique à l’égard de l’administration Biden, a proposé un cessez-le-feu, est revenu sur l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan pour apaiser la Russie et a proposé de lever certaines sanctions contre Moscou en échange de la signature d’un traité de paix.
Un plan plutôt favorisant Moscou qui n’a pourtant pas séduit les Russes. La nomination de Keith Kellogg, jugée partisane de Kiev, a été plutôt mal accueillie en Russie. Le tabloïd pro-Kremlin Komsomolskaïa Pravda il a même qualifié le vétéran de « relique du complexe militaro-industriel américain remontant à la guerre froide ».