Le journaliste Jean-François Kahn est décédé à l’âge de 86 ans. L’annonce vient de nos confrères de Indiquer. “Son nom est celui d’un éminent journaliste, mais aussi, pour nous, celui d’un regret. Regret, partagé par de nombreux journalistes, de n’avoir jamais travaillé à ses côtés», peut-on lire sur le site. L’essayiste a marqué les Français pour avoir créé le magazine Événement du jeudi en 1984 – avant de disparaître en 2001 – mais aussi Mariannele magazine historique de gauche fondé en 1997. Jusqu’en 2007, Jean-François Kahn en était le directeur.
Jean-François Kahn a créé deux magazines : Événement du jeudi et Marianne
Après un diplôme d’histoire, Jean-François Kahn entre au Parti communiste, tout en travaillant dans un centre de tri postal, puis dans une imprimerie. Finalement, au bout de deux ans, il abandonne tout pour se lancer dans le journalisme. Il devient alors reporter pour Le monde et L’Express où il a notamment couvert la guerre d’Algérie. Après un passage sur Europe 1 et France Interil se lance dans une nouvelle aventure et crée Événement du jeudi Alors Marianne. Même s’il a quitté la direction du premier magazine en 2007, il souhaite tout de même conserver sa chronique intitulée Bloc-notes. Par ailleurs, Jean-François Kahn collabore ponctuellement avec l’hebdomadaire Le point et le quotidien belge Le soir.
Le magazine Le Point lui rend hommage : «Ses goûts et ses passions étaient très locaux, tout comme sa sensibilité.“
Pour rendre hommage à Jean-François Kahn, le magazine Le point est revenu sur son parcours et sa personnalité. “Il était un peu marxiste, un peu chrétien, un peu juif, un peu parisien, un peu bourguignon, un peu européen, un peu de gauche, un peu libéral, finalement du centre.où il n’a jamais été plus lui-même. Il était du « centrisme révolutionnaire », selon sa formule oxymorique», a indiqué l’équipe du magazine, «Kahn était majoritairement français. De notre vie, nous n’avons jamais rencontré plus français que lui. Ses goûts et ses passions étaient très locaux, tout comme sa sensibilité..» Touchés par sa disparition, les journalistes de Indiquer revenons sur ces nombreux moments passés à ses côtés et concluons par ces mots : «Nous avons terminé notre périple par un arrêt dans le village de Mussy-sur-Seine, fief des Kahn. A 90 ans, sa mère s’y présente aux élections municipales. Visitez la maison et déambulez dans une usine de jeux de société dirigée par un cousin. Puis, passage par le cimetière, où se trouvait sa tombe, vide, et désormais pleine d’un homme qui ne cessera de nous manquer.“