Protoxyde d’azote : un projet de loi pour interdire sa vente aux particuliers – L’actualité

22 janvier 2025

Un projet de loi est examiné mercredi 22 janvier pour restreindre la vente de protoxyde d’azote, le fameux gaz hilarant, aux seuls professionnels. Les intoxications provoquées par ce gaz, notamment chez les mineurs, se multiplient ces dernières années avec des séquelles parfois irréversibles.

Ce mercredi 22 janvier, la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale examine le projet de loi visant à restreindre la vente de protoxyde d’azote aux seuls professionnels. Le texte, porté par Insoumis Idi Boumertit, entend également renforcer les actions de prévention liées à la consommation abusive. Utilisé comme analgésique dans le domaine médical, ce gaz se retrouve également en cuisine, dans les cartouches des siphons de chantilly. Il est également utilisé à des fins récréatives par inhalation, les effets recherchés étant l’euphorie, l’hilarité et l’altération des perceptions.

Des marchés parallèles ont été créés

Ces dernières années, les intoxications au protoxyde d’azote, « gaz hilarant » ou « proto », se multiplient. Il s’agit en fait d’un produit facilement accessible, sur Internet ou en magasin, à petit prix. Des textes récents ont interdit sa vente aux mineurs et limité les quantités de ventes autorisées, mais ces mesures semblent insuffisantes. D’autant que des marchés parallèles sont apparus depuis 2020.

Selon l’Observatoire français des drogues et tendances addictives (OFDT) : « des réseaux plus ou moins structurés importent de grandes quantités de protoxyde d’azote en métropolitaine via des sites Internet. Ils assurent le stockage et la revente au détail.

Les empoisonnements en hausse

Selon les chiffres rapportés par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), les cas graves déclarés aux centres d’addictologie ont été multipliés par trois entre 2020 et 2021 (82 contre 265). L’âge moyen des consommateurs était de 22 ans en 2021. Les mineurs, malgré l’interdiction de juin 2021, représentaient 11,2 % des cas déclarés aux centres d’addictologie et 16,6 % de ceux déclarés aux centres antipoison.

Les risques existent dès la première consommation de protoxyde d’azote :

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  • Asphyxie par manque d’oxygène ;
  • perte de conscience;
  • brûlure à froid du gaz expulsé de la cartouche ;
  • perte du réflexe de toux (risque d’aspiration)
  • désorientation;
  • vertiges;
  • risque de chute;
  • troubles du rythme cardiaque dont les effets peuvent être exacerbés par la consommation de boissons énergisantes.

De graves séquelles neurologiques

Outre une augmentation de la consommation, le mode de consommation a également évolué. En effet, 47 % des déclarations aux centres d’addictologie mentionnent une consommation quotidienne contre 34 % en 2020. En cas d’usage chronique, une dépendance peut s’installer, constate l’OFDT. Ainsi que des séquelles à long terme, en partie irréversibles :

  • lésions de la moelle épinière;
  • carence en vitamine B12;
  • anémie;
  • troubles psychologiques;
  • troubles neurologiques.

Un effet secondaire grave à long terme est l’endommagement des cellules nerveuses du cerveau lié à des déficits répétés d’oxygène. Elle entraîne une dégradation des fonctions cognitives telles que la concentration et la capacité de mémorisation. Par ailleurs, 80 % des cas signalés aux centres d’addiction font état de complications neurologiques en 2021. 65 % des symptômes signalés aux centres antipoison étaient des atteintes neurologiques ou neuromusculaires en 2021.

Outre l’interdiction de la vente aux particuliers, le projet de loi prévoit un important domaine de prévention sous l’égide de la MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, placée sous l’autorité du Premier ministre). ” Réaliser un état des lieux précis de cette menace permettrait d’orienter la mise en œuvre d’une campagne de prévention, coordonnée avec l’ARS, et les acteurs de terrain au plus près des publics cibles. ».

  • Source : ANSM, Santé publique France, Assemblée nationale, OFDT

  • Écrit par : Dorothée Duchemin – Edited by Emmanuel Ducreuzet

 
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