Le volet criminel de la débâcle de Beaulieu à Lausanne est terminé. Ni le Ministère public vaudois ni l’ancienne Fondation Beaulieu n’ont fait appel devant le Tribunal fédéral, a appris Keystone-ATS mardi. Poursuivi depuis plus de sept ans, l’ancien secrétaire général de la Fondation Beaulieu, Marc Porchet, avait été totalement disculpé. Passons maintenant à l’aspect civil.
“Le Ministère public a décidé de ne pas faire appel au Tribunal fédéral”, a indiqué son porte-parole Vincent Derouand, sans donner plus d’explications. Le parquet avait requis huit mois de prison dont trois ans avec sursis pour gestion déloyale aggravée à l’encontre de M. Porchet. Mais comme en première instance, la cour d’appel du tribunal cantonal l’a acquitté en avril dernier.
Selon un certificat du Tribunal fédéral, l’ancienne Fondation Beaulieu, aujourd’hui dissoute, n’a pas non plus interjeté appel. Le verdict des tribunaux vaudois entre ainsi en vigueur définitivement et clôt le volet pénal du dossier.
Audiences civiles prévues
C’est donc désormais la procédure civile qui peut commencer. Les auditions d’environ 25 témoins par la Chambre cantonale du patrimoine (autorité de première instance rattachée au Tribunal d’arrondissement de Lausanne) devraient débuter fin janvier. Ils devraient se prolonger jusqu’en septembre prochain.
Dans sa première interview accordée à un média, au 24 Heures, Marc Porchet affirmait en mai dernier vouloir réclamer « des centaines de milliers de francs » d’argent impayé perdu dans l’affaire. Lors des deux procès, il a toujours affirmé s’être endetté auprès de ses proches à hauteur de 700 000 francs, afin de payer tous les fournisseurs et ses collaborateurs.
“Nous sommes tous là : essayer d’obtenir réparation pour les dommages causés et devoir engager une procédure civile complète”, a-t-il déclaré à Keystone-ATS. Comme lui, trois autres agents réclament « le paiement du solde des travaux réalisés pour la Fondation et qui n’ont jamais été payés, les frais occasionnés, les dommages directs et les pertes de revenus ou des indemnisations, les frais de justice et d’avocats ainsi que les ainsi que des intérêts de retard », précise-t-il.
-M. Porchet réclame également « réparation du préjudice et des calomnies dont il a fait l’objet ».
Exonéré trois fois
Pour mémoire, Marc Porchet a été secrétaire général de la Fondation Beaulieu à Lausanne de 2001 jusqu’à sa débâcle financière en 2017. Egalement patron du syndic mandaté pour la gestion opérationnelle du site, il était soupçonné d’avoir profité de cette double casquette pour promouvoir ses intérêts et ceux de ses proches.
Il avait été notamment accusé dans un communiqué du Conseil d’Etat vaudois, malgré la présomption d’innocence, de détournement de fonds, surfacturation, opacité des comptes et conflits d’intérêts en décembre 2017 suite au dépôt d’une plainte pénale. Un montant de 27 millions avait été articulé. M. Porchet a été immédiatement licencié après seize ans de mandat.
Depuis, son innocence a été déclarée à trois reprises : un premier classement par le ministère public en 2019, un acquittement par le tribunal de grande instance de La Côte en août 2023, puis confirmé par le tribunal cantonal en avril 2024.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats