Sonia avait pourtant prévenu. « Dimanche, vous ne pourrez pas me manquer ! Je serai tout en jaune avec des plumes sur la tête.
Une vraie histoire. Jeudi midi, après avoir déposé le sac à l’hôtel de Wengen, il devenait indispensable de manger un morceau quelque part. Par hasard, l’hôtel qui jouxte le lieu de résidence de l’équipe suisse masculine de vitesse. Là, deux dames entrent dans le restaurant et s’assoient à la table à côté de nous. Et ils ne passent pas inaperçus.
Maria, 87 ans, et Sonia, âge inconnu, sont venues des Diablerets pour passer un petit week-end mère-fille. Ils sont fans de ski alpin mais n’ont jamais vu de vraie course en direct alors pour Noël, ils se sont offert le Lauberhorn avec accès VIP. «Je dois aussi t’avouer quelque chose», dit Sonia. J’aime Lucas.
Lucas est Lucas Pinheiro Braathen. Le week-end dernier, l’ancien skieur norvégien – qui joue désormais pour le Brésil, pays natal de sa mère – a été presque plus applaudi que les skieurs suisses par les 25’000 spectateurs présents à Adelboden. Même Didier Cuche a sorti son téléphone portable pour immortaliser son moment avec le vainqueur du globe de slalom en 2023.
On demande alors à Sonia pourquoi elle aime tant Braathen. « Il est beau, il est jeune (ndlr : 24 ans)et a donné un nouvel élan à ce sport. Et puis le voir pleurer alors qu’il a dû quitter la Norvège, ça m’a touchée », explique-t-elle. Là, quand sa fondue est arrivée, elle se lève et nous montre des photos du costume qu’elle portera le jour du slalom. Magie.
-Nous la retrouvons dimanche midi. Vêtue de jaune, avec les fameuses plumes sur la tête, elle a fait sensation dans le train de Lauterbrunnen et a pris des photos avec ceux qui le voulaient. Le fan club de l’athlète a repéré ce drôle d’oiseau sur les réseaux et lui a envoyé drapeaux et autocollants. «Et je leur envoie des photos de Lucas», dit-elle.
Elle aurait aimé lui donner le sourire après le premier tour mais Braathen est vite parti. “Il avait l’air tendu, j’espère qu’on le reverra plus tard”, dit-elle. Le reste de la journée lui sourit davantage. Après le deuxième parcours, Sonia tient sa photo, retrouve un autre supporter brésilien et apparaît même à la télévision. C’est son petit moment de gloire.
«Il était cool, il s’est arrêté, pas comme certains Suisses», raconte Sonia, des étoiles plein les yeux. Il a vraiment ce petit plus, c’est un skieur ludique. Elle n’ira pas à Kitzbühel car elle ne trouve pas de billets. Mais elle ira à l’autre bout du monde s’il le faut. « Je sais qu’il s’est déjà entraîné au Chili cet été. Là, bien sûr, je pourrais le rencontrer.