L’ancien joueur canadien Marcel Bonin, qui a remporté la Coupe Stanley à quatre reprises, dont trois avec le CH, est décédé. Il est décédé dimanche matin, a annoncé sa fille Manon sur ses réseaux sociaux.
Relisez la bande dessinée « L’Ours de Joliette »
Relisez « Marcel Bonin : la tête pleine de souvenirs »
À 93 ans, Bonin était le plus âgé des anciens des Canadiens, selon Réjean Houle, président des Anciens Canadiens.
Avant d’intégrer la Ligue nationale de hockey, Marcel Bonin a acquis un surnom : l’Ours de Joliette.
“Après sa carrière de champion de boxe poids lourd, Joe Louis a organisé des combats d’ours”, a déclaré Bonin. Il a offert 1 000 $ (à la fin des années 1940 !) à quiconque tuerait l’ours. A 16 ans, j’ai relevé le défi et me suis vite retrouvé sur les fesses. J’ai mené plusieurs autres batailles, à Trois-Rivières et ailleurs, avec cet ours muselé et dégriffé. Dans plusieurs villes du Québec, les gens se souviennent de moi. »
Le surnom est resté.
Né le 12 septembre 1931 à Joliette, Bonin était reconnu pour son agressivité sur la glace. L’ailier a connu ses meilleurs moments dans la LNH avec le Canadien après avoir porté les couleurs des Red Wings de Détroit et des Bruins de Boston.
Il a remporté la Coupe Stanley à quatre reprises, dont trois avec le CH. Il fut même l’un des héros de la conquête de 1959. Ce printemps-là, il marque 10 buts en 11 matchs éliminatoires en enfilant les gants de Maurice Richard, blessé. Il a inscrit le but vainqueur en trois matchs, dont le dernier de la série.
Ce furent les semaines de gloire de Bonin, qui se contenta d’un but et de 10 passes décisives lors des 39 autres matchs éliminatoires de sa carrière.
Bonin était respecté et apprécié de ses coéquipiers. Il leur a remonté le moral… en cassant du verre. «Je l’ai fait en voyage. J’avais vu quelqu’un le faire et j’étais tenté de l’essayer. On dirait que le verre fond dans la bouche et devient comme du sable. J’aurais certainement pu l’avaler, mais je ne l’ai pas fait. »
Il doit prendre sa retraite lors de la saison 1961-1962. Il s’est blessé au dos en entrant en collision avec Pete Goegan des Red Wings.
De sa carrière, il a gardé une bague de la Coupe Stanley. « J’ai eu une bague pour les trois conquêtes à Montréal puisqu’ils n’en donnaient pas dans les années 50. J’ai prêté ma bague à un ami en Floride. Je n’ai jamais revu l’ami, ni la bague d’ailleurs. J’ai reçu une bague (50 ans plus tard) des Red Wings en souvenir de ma conquête de 1954-1955. »
Ses patins chaussés, Bonin travaille comme policier, puis dans les écoles comme conseiller en toxicomanie.
Son « retour » à l’école lui fait découvrir un nouveau passe-temps : la lecture. « Je suis passionné par l’histoire de la Nouvelle-France. Je me suis lié d’amitié avec des professeurs d’histoire. Aujourd’hui, je possède une collection d’environ 2 600 volumes centenaires. »
Des milliers de livres et, en souvenir, quelques combats dans l’arène et un ring.