Quand on vient d’une famille toscane, comme nous, il est difficile d’échapper au mystère de Monstre de Florenceresponsable de huit doubles meurtres entre 1968 et 1985. Tueur en série qui serait toujours en liberté et qui aurait inspiré Thomas Harris à créer son sociopathe cannibale. Si certains contredisent ceux qui le pensent, cela ne nous dérange pas de voir quelques affinités entre le Monstre et Hannibal Lecter. Après le romancier américain Douglas Preston et le chroniqueur judiciaire toscan Mario Spezi, c’est au tour de Sandrone Dazieri de s’intéresser à l’un des faits d’actualité les plus retentissants du XXe siècle, et à sa traductrice, Delphine Gachet, de contribuer à le faire connaître au public français.
Un bouquet de roses
« J’avais quinze ans le jour où j’ai dû affronter le Monstre. » Ainsi parle, dès le début, Le fils du magicienà savoir le fils d’un showman, retrouvé mort dans sa caravane incendiée, et connu pour ses tours de passe-passe et les cartes dans lesquelles il lisait le passé, le présent et l’avenir. Don de clairvoyance, qui ne lui a malheureusement pas permis de prédire sa mort. Tandis que les pompiers et la police piétinent les cendres de la caravane, un indice saute aux yeux du fils du magicien : un bouquet de roses, laissé suspendu au plafond, la tête en bas. Signature d’une mafia, d’une secte ou du Monstre ? Ce n’est pas à nous de répondre, mais au fils qui mène l’enquête. Quoi qu’il en soit, dans la vie, ou dans les romans, les pièces d’un puzzle se complètent, petit à petit, et finissent toujours par s’emboîter. Une fiction cauchemardesque à placer parmi les meilleurs thrillers italiens.