Ce texte est la réponse à la question d’un lecteur adressée à l’équipe du Courrier des Etats-Unis. Pour vous abonner gratuitement, cliquez ici.
La prestation de serment le 20 janvier de Donald Trump et JD Vance est-elle une étape obligatoire pour devenir officiellement président et vice-président ?
Le président élu Donald Trump et le vice-président élu JD Vance prêteront serment lundi 20 janvier. La cérémonie d’intronisation comprend plusieurs éléments, mais un seul est requis par la Constitution des États-Unis : la prestation de serment.
C’est le vice-président qui prêtera serment en premier, puis, midi pile, ce sera le tour du président. «C’est toujours à midi, car le mandat présidentiel se termine à midi le 20 janvier suite à une élection présidentielle», explique le directeur adjoint de l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand, Christophe Cloutier-Roy.
La cérémonie se déroulant à Washington, c’est le juge en chef de la Cour suprême qui fera prêter serment au président. Cela dit, n’importe quel magistrat pourrait le faire. Par exemple, lorsque le vice-président Lyndon B. Johnson a dû remplacer John F. Kennedy après l’assassinat de ce dernier, il a prêté serment devant un juge fédéral du bord.Air Force Un 22 novembre 1963.
“Je jure [ou affirme] solennellement que j’exécuterai fidèlement la fonction de président des États-Unis et qu’au mieux de mes capacités je préserverai, protégerai et défendrai la Constitution des États-Unis. » Après avoir prononcé ces mots, Donald Trump deviendra le 47e président des États-Unis.
La tradition veut que le président prête serment sur la base de la Bible, mais ce n’est pas une exigence légale. « Il y a un aspect symbolique. Souvent, les Bibles familiales sont utilisées», explique M. Cloutier-Roy.
« Carnage américain » et autres discours marquants
Le discours du président, qui suit sa prestation de serment, est aussi une coutume bien ancrée qui permet d’énoncer les priorités du nouveau gouvernement. Certains ont aussi marqué l’histoire, estime le chercheur. Il évoque notamment le discours de John F. Kennedy dont une phrase retiendra : « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. »
-Parmi d’autres discours célèbres, citons celui de Franklin D. Roosevelt, qui a déclaré que « la seule chose que nous devons craindre, c’est la peur elle-même ». En 2017, Donald Trump dressait un sombre portrait du pays et appelait à mettre fin au « carnage américain », des propos qui ont suscité de vives réactions, rappelle M. Cloutier-Roy.
La prestation de serment se fait généralement au Capitole. Après la prestation de serment et le discours, le président et le vice-président descendent Pennsylvania Avenue jusqu’à la Maison Blanche, où a lieu un défilé. Plusieurs bals en soirée sont donnés dans la capitale américaine.
Politique du pays
Les événements entourant l’investiture d’un nouveau président ont une grande charge symbolique. « Compte tenu des rancunes partisanes qu’il y a actuellement, il est certain qu’il devient difficile de tenir un événement qui semble véritablement rassembleur, tant pour les républicains que pour les démocrates », souligne Christophe Cloutier-Roy. .
Par exemple, s’il est d’usage qu’un président sortant assiste à la cérémonie d’investiture de son successeur, tous ne l’ont pas fait. Le dernier cas en date est celui de Donald Trump, qui avait boudé celui de Joe Biden.
La politique s’infiltre dans les performances musicales qui rythment la journée d’intronisation. Cette année, plusieurs artistes — notamment issus de la scène country — seront de la partie, dont la chanteuse Carrie Underwood et le groupe Village People.
“Les stars les plus populaires sont souvent les démocrates, donc ça peut être plus difficile pour les républicains” d’attirer de grands noms, précise notre expert. Un phénomène que l’on observe également lors des campagnes électorales, où il est plus facile pour les démocrates d’obtenir le soutien des célébrités. « En même temps, on voit que cela ne leur fait pas forcément gagner les élections », souligne-t-il.
On se souviendra aussi de la polémique soulevée à la suite de la première prestation de serment de Donald Trump, le 20 janvier 2017. Son équipe affirmait que l’événement avait attiré une affluence record, alors que des photos aériennes montraient le contraire. «C’était le début de faits alternatifs», rappelle M. Cloutier-Roy.
