Un accord avec le Hamas a finalement été annoncé, prévoyant la libération des captifs encore vivants. Ce mercredi 15 janvier au soir à Tel-Aviv, sur une place des otages remplie d’espoirs, l’émotion était à son comble. Reportage de l’écrivaine Valérie Abécassis, qui a publié « Place des otages » en septembre 2024.
Ce mercredi 15 janvier, la lune est pleine et les gratte-ciel illuminent la « place des otages », ainsi que les Israéliens ont baptisé cette esplanade où, depuis seize mois interminables, les familles des captifs ont installé leur quartier général, face au centre de commandement de l’armée. Mais ce n’est pas vraiment la joie qui règne sur la place devant le Musée d’art contemporain de Tel-Aviv, ce n’est pas non plus la tristesse. Il est en fait difficile de décrire le sentiment que l’on retrouve sur les visages des milliers d’Israéliens rassemblés dans la nuit. Quelque chose entre douleur extrême, épuisement, découragement, colère et soulagement : un sentiment unique, répertorié nulle part.
Lorsque la nouvelle est tombée sur les téléphones en début de soirée, un frisson a parcouru la place, moins fréquentée que la veille. Mardi 14 janvier, les Israéliens étaient nombreux. Mercredi soir, les journalistes sont en stand-by devant leurs trépieds d’appareil photo. On entend parler italien, espagnol, néerlandais, anglais, etc., etc. Même si les principales chaînes du pays sont diffusées en direct sur la place, les Israéliens ont préféré rester chez eux pour regarder les informations. La place bondée se demandait la veille si les 98 otages allaient réellement sortir de leurs caves et tunnels et revoir enfin le jour. Ce mercredi soir, c’est le ventre noué que les Israéliens ont découvert les termes de l’accord, qui s’annonce comme un supplice avec des libérations au compte-goutte à partir du 19 janvier, sur une période de 42 jours, de 33 otages israéliens en échange de mille Prisonniers palestiniens.