“C’est une bonne période pour l’économie lunaire”» a déclaré Jason Kim, PDG de Pirefly Aerospace, à CNN, quelques semaines avant le grand départ. Dans la nuit du 14 au 15 janvier, son atterrisseur lunaire « Blue Ghost » a décollé à bord d’une fusée SpaceX Falcon 9, direction la Lune et début des préparatifs du programme Artemis de l’agence spatiale américaine, la NASA. .
Blue Ghost n’était pas le seul atterrisseur lunaire présent à bord de la fusée SpaceX, puisqu’il emportait également sous son carénage un cousin, fabriqué par Ispace, basé à Tokyo, au Japon. Pour elle, une deuxième tentative pour envoyer son vaisseau spatial Hakuto-R sur la Lune.
Les deux appareils suivent de quelques mois le premier atterrisseur lunaire envoyé par SpaceX, signé Intuitive Machines. En février 2024, la startup a réalisé ce qu’Astrobotic, avec Peregrine, avait manqué en janvier il y a un an : un alunissage, des décennies après la mission Apollo XVII (1972) – la dernière fois que les États-Unis visaient la surface de la Lune.
Le Blue Ghost de Firefly Aerospace et le Hakuto-R d’Ispace mesurent tous deux 2 mètres de haut et font partie de l’initiative Commercial Lunar Payload Services (CLPS) de la NASA, qui investit des millions de dollars dans des entreprises privées pour développer leurs atterrisseurs lunaires. Au sein de Blue Ghost, plusieurs équipements seront testés pour la première fois. C’est le cas d’un aspirateur lunaire, le Lunar PlanetVac, développé par Honeybee Robotics, qui échantillonnera la poussière lunaire pour ensuite l’étudier.
Ispace et le prix Google Lunar X
À l’origine, Ispace cherchait à trouver le financement nécessaire pour développer ses projets d’atterrisseur lunaire avec le concours sponsorisé par Google, le Lunar X Prize. Ispace et son programme Hakuto étaient en concurrence avec d’autres acteurs, comme Astrobotic Technology, basé à Pittsburgh, qui y est également parvenu (malgré son destin tragique). Le concours s’est finalement terminé en 2018 sans gagnant.
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La première tentative d’Ispace remonte à 2022, également avec SpaceX et sa fusée Falcon 9. La société désormais cotée à la Bourse de Tokyo a déclaré qu’elle était de retour, armée des leçons apprises et prête à exécuter en douceur un alunissage. “Nous avons collecté des données considérables, des données très précieuses, au cours de la première mission”, a déclaré lundi Jumpei Nozaki, directeur financier de l’entreprise. « Nous allons donc les utiliser à 100 % lors de la deuxième mission. Et oui, nous sommes confiants dans la réalisation de cette mission.
Un voyage de 45 jours à 5 mois
Blue Ghost de la startup Firefly Aerospace arrivera en premier sur la Lune, bien qu’il soit parti le même jour qu’Ispace. Son approche lunaire sera différente, avec 25 jours en orbite autour de la Terre, puis un voyage de 4 jours vers la Lune, et quelques semaines en orbite lunaire. La tentative d’alunissage est prévue dans 45 jours. Celle des Japonais viendra plus tard car ils souhaitent réaliser « une trajectoire à faible énergie », qui mettrait quatre à cinq mois avant d’atteindre la Lune.
Cette fois, l’atterrisseur lunaire d’Ispace, un Hakuto-R baptisé « Resilience », visera une plaine lunaire où il n’y aura pas de cratère, pour éviter de répéter l’erreur de sa tentative en 2022 où l’engin avait fait une chute non calculée de 5 mètres. Sur place, il fera descendre un rover miniature de 26 centimètres de haut pour explorer le terrain environnant. Ce petit rover a un lien avec l’Europe, puisqu’il a été cofinancé par l’Agence spatiale luxembourgeoise.
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