Comme ailleurs en Suisse, la décision de la Poste de fermer des bureaux fait sourciller en Valais. Tour d’horizon du canton, où 14 des 43 offices actuels sont à l’arrêt.
« Depuis l’automne dernier, nous avons rencontré chaque commune et dans quatre cas, nous avons reçu une offre sérieuse pour héberger une de nos agences », révèle Stefan Dauner, porte-parole de La Poste, interrogé par Keystone-ATS. Pas de quoi, pour l’instant, lever les incertitudes.
Juste avant Noël, le Conseil Général de Sion a soutenu une résolution contre la fermeture du bureau de Sion 2. “La Poste respecte la décision démocratique d’un législateur et en tient compte”, précise Stefan Dauner. « Cependant, nous devons comprendre notre réalité. Nous devons garantir un service universel selon le mandat du Conseil fédéral, avec nos propres investissements.»
A Troistorrents, la présidente Corinne Cipolla milite pour un report de 8 à 10 ans de la mesure préconisée, car aucun commerce ne peut être transformé pour l’instant. Sa collègue Véronique Diab-Vuadens parle d’une opposition de principe afin de conserver une poste à Vouvry. “Nous nous battrons jusqu’au bout pour notre population qui ne comprend pas cette situation.”
Sentiment d’abandon
A Orsières, “si notre poste ferme, il n’y aura plus de bureau proposant un service complet à Orsières, Liddes, Sembrancher et Bourg-Saint-Pierre”, analyse le président Joachim Rausis. « Les citoyens devraient alors se rendre au Châble ou à Martigny. D’où leur sentiment d’abandon.
Cette peur d’être abandonné prévaut également à Evolène où les citoyens seraient contraints de s’installer à Vex, si aucune solution n’est trouvée. « Le nouveau Conseil municipal examinera s’il faut continuer à se battre pour conserver un bureau ou trouver une solution de partenariat », confie la présidente Virginie Gaspoz.
A Lens, le président David Bagnoud dit « ne croyez pas aux miracles. Après Flanthey et Crans, nous allons perdre notre troisième poste. Un plan B est à l’étude avec une filiale qui pourrait voir le jour dans le commerce local du village.”
« En 2017, nous avons déjà perdu notre poste à Basse-Nendaz. Nous nous battrons pour conserver celui de Haute-Nendaz», précise le président de la commune, Frédéric Fragnière, rappelant la grande superficie de sa commune.
Pétition à Chippis
A Saint-Léonard, son homologue Nicolas Pralong regrette la disparition de la Poste et d’être mis devant le fait accompli : “Les entreprises arrivent et La Poste veut repartir.” Ce dernier souhaite privilégier un partenaire local. « Nous souhaitons maintenir un service de proximité », souligne le président.
« Si la municipalité va se battre pour conserver son bureau, une entreprise a contacté La Poste pour accueillir une agence », résume Olivier Perruchoud, le président de Chippis où 1 500 signatures ont déjà été recueillies auprès d’habitués du bureau.
« À Grimisuat, nous sommes opposés à une solution de service à domicile. En revanche, nous sommes prêts à discuter d’un partenariat avec une entreprise. Une surface existe», indique son président Raphaël Vuignier.
Dans le Haut-Valais, les postes de Mörel, Munster, Saint-Nicolas et Simplon-Village sont également suspendus.
Loi respectée
Selon la loi et l’ordonnance postale, 90% de la population d’un canton doit avoir accès à un guichet desservi au maximum à 20 minutes de son domicile et à 30 minutes pour un service à domicile. En Valais, ce chiffre atteignait 94% en 2023, selon l’ancien gouvernement fédéral.
Pour mémoire, la direction de La Poste Suisse avait annoncé en octobre dernier sa volonté de réduire de 170 le nombre de bureaux de poste dans le pays. Outre les 14 en Valais, 19 fermetures sont prévues dans le canton de Vaud, 11 à Neuchâtel, 9 à Fribourg, 8 dans le Jura, 5 à Genève et 7 dans le Jura bernois et dans la ville de Bienne.
En novembre, 45 communes ont créé « l’Alliance des communes francophones contre la fermeture des bureaux de poste ». Parmi elles figurent les dix communes du Valais romand concernées par cette annonce.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats