C’est lors du Championnat canadien de quilles, présenté à la salle Laurentienne Lanes de Montréal, que Rioux a salué son nouveau statut d’immortelle dans ce sport. C’est en compagnie de ses parents, Marcel et Jacynthe, ainsi que de son conjoint Alain, qu’elle a pu savourer ce moment.
« Quand j’ai reçu la lettre de la fédération, j’ai dû la relire quatre fois. J’ai été très honoré, mais c’était il y a quelques mois. Dans ma tête, j’ai eu le temps avant janvier de me faire une idée. Alors, quand on m’a recontacté pour me donner des instructions pour la journée, tout a commencé à se mettre en place. Ce fut vraiment une merveilleuse journée remplie d’amour, de gratitude, de joie et d’émotions. Je retournais dans ma deuxième famille à cet endroit. J’ai revu des gens que j’avais vus il y a plusieurs années”, a déclaré la femme de 48 ans.
Sélectionnée pour l’équipe canadienne 17 fois en 18 tentatives, Rioux a débuté sa carrière de quilles tard à l’âge de 17 ans avec ses parents dans une ligue sociale du vendredi soir. Comme le dit l’expression, elle « est tombée dans la marmite » à partir de là et a gravi les échelons pour finalement décrocher sa première qualification nationale à 23 ans.
«Je m’y suis mis. J’ai toujours aimé la compétition et j’avais du talent. J’ai décidé de le développer. Les gens m’ont pris sous leurs ailes. C’était vraiment une superbe montée.
C’est en 2000 qu’elle participe à son premier Championnat du Monde en République Dominicaine. C’est là qu’elle a constaté le niveau qu’il fallait pour côtoyer l’élite de la planète. Redoublée de fougue, elle a mis trois ans pour retravailler son jeu, sa technique et sa régularité avec son entraîneur et mari, Luke Doucet.
« Après ces trois années de travail, je suis revenu au Championnat canadien en 2003. De cette année-là jusqu’en 2021, il n’y a qu’une seule année où je n’ai pas fait partie de l’équipe canadienne.
Chemin faisant, elle signe plusieurs podiums lors de divers événements.
L’exploit le plus marquant de sa carrière reste cependant cette médaille d’argent acquise en trio lors du Championnat du monde 2013 avec ses coéquipières Samantha Wong (Alberta) et Caroline Lagrange (Montréal).
« Nous avons terminé à la 2e place derrière la Corée du Sud avec seulement deux quilles. C’est une défaite déchirante qui s’est produite sur le dernier lancer de ma partenaire Caroline. Terminer à ce rang, derrière une équipe professionnelle qui vit et pratique ensemble en plus de compter sur des millions pour s’entraîner pendant que nous nous entraînions quand nous le pouvions à travers la douleur et la misère grâce à notre travail, c’était spécial. »
Persévérer malgré le chagrin
Au cours de sa carrière d’athlète internationale, Rioux a vécu une épreuve d’une grande tristesse lorsque son mari et entraîneur est décédé des suites d’une maladie en 2015. Au moment de son décès, les Jeux panaméricains de Toronto étaient à huit semaines de leur coup d’envoi.
En deuil, la Trifluvienne a envisagé un temps de tout arrêter suite au départ de Luke, mais la promesse qu’elle lui avait faite l’encourage à aller de l’avant.
«Je devais décider si je poursuivais mon voyage seul. C’était différent. Je me demandais si j’allais en être capable. J’avais des doutes. Les gens autour de moi m’ont vraiment encouragé à persévérer. Cependant, je dirais que c’est lui qui m’a forcé à continuer. Lorsqu’il était à l’hôpital avant de nous quitter, il m’a fait promettre d’aller aux Jeux panaméricains où j’avais été sélectionné, quoi qu’il lui arrive. J’ai tenu parole. Ce fut une expérience très spéciale. C’est peut-être ce qui m’a amené à avancer encore quelques années et j’ai pu connaître d’autres réussites. J’en étais très content. Cela en valait la peine.
C’est finalement en 2021, à l’âge de 43 ans, que Rioux annonce sa retraite de l’équipe canadienne de quilles après 17 années à y jouer.
«J’étais là à ce moment-là. Durant ces années-là, c’était parfois déchirant pendant les étés où je pratiquais en salle. Je me suis entraîné toute l’année. Je me prépare aujourd’hui ! »
Celle qui travaille au CIUSSS de la Mauricie–Centre-du-Québec depuis 22 ans est certes très occupée par son travail en ressources humaines, mais elle joue quand même deux fois par semaine en plus de continuer à participer à quelques tournois. qui lui tiennent à cœur ici et là. Elle ne cache pas qu’elle garde la porte ouverte à l’idée de éventuellement faire sa place au sein de l’équipe canadienne de niveau senior dans le futur ou d’être entraîneure.