Face à une pénurie d’eau, les autorités de Los Angeles déversent un produit chimique rouge-rose sur certains quartiers résidentiels. Ces retardateurs de flamme suscitent des inquiétudes chez certains citoyens, mais s’imposent comme la solution la plus efficace dans le contexte, selon un expert québécois.
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Utilisé depuis 1963 en Californie, Phos-Chek est le principal retardateur de flamme utilisé par le Département des forêts et de la protection contre les incendies de Californie. Le produit, reconnaissable à sa couleur rose vif, est pulvérisé sur les zones menacées, permettant aux pompiers d’identifier rapidement les secteurs traités.
« Ce sont des solutions qui ont été développées pour ralentir les feux de brousse, pour ralentir les feux de forêts. En fait, il s’agit de produits chimiques, de polyphosphates d’ammonium, qui sont essentiellement des engrais», a expliqué mardi Normand Voyer, chimiste et professeur de chimie à l’Université Laval. Mario Dumont en entrevue à la radio QUB au 99,5 FM Montréal.
Comment ça marche ?
« Pour qu’il y ait un incendie, il faut du combustible, il faut de l’oxygène, de la chaleur », explique le vulgarisateur scientifique. Il y a pas mal d’oxygène avec le vent qui souffle. La chaleur, lorsqu’elle brûle, l’ancre. Mais le carburant est essentiel, et en mettant des polyphosphates d’ammonium en surface, on réduit la combustibilité.
Des images diffusées sur le web montrent des quartiers entiers recouverts de cette poudre rose. « On peut avoir l’impression que c’est une pollution terrible. S’il tombe sur votre véhicule, s’il tombe dans vos escaliers, s’il est dans votre cour, des animaux, des insectes, de la végétation, ce n’est pas un polluant énorme”, souligne le chimiste.
Le produit principal, les polyphosphates d’ammonium, « sont peu toxiques pour les plantes. Ils ne sont pas du tout toxiques pour les plantes. Les plantes vont adorer ça. Donc, par la suite, ce sera comme un engrais», précise l’expert.
« C’est un colorant, c’est de l’oxyde de fer, c’est de la rouille. Et puis, dans quelques jours, avec les UV et l’oxygène de l’air, ça disparaîtra comme ça dans la nature», rassure le professeur Voyer.
La fumée, le vrai danger
Le chimiste souligne qu’à l’heure actuelle, la fumée provoquée par les incendies représente une menace plus grande pour la santé humaine. « À l’heure actuelle, le problème le plus grave en termes de pollution, au niveau chimique, est la fumée qui se dégage des incendies. Cela génère des millions de tonnes de ce que l’on appelle des particules, de petites particules fines de suie, des gaz toxiques », prévient le chimiste.
Ces fumées sont particulièrement dangereuses car invisibles au filtrage naturel. Ces particules « sont si petites qu’on ne les filtre pas par le nez. Cela va dans les poumons et cela entraînera de très graves problèmes de santé et de pollution de l’environnement », ajoute-t-il.
Dans ce contexte, le choix des autorités s’impose comme la solution la plus pragmatique. « Si nous avions de l’eau à Los Angeles, nous utiliserions de l’eau », rappelle le professeur Voyer.
*Ce texte, généré à l’aide de l’intelligence artificielle, a été revu et validé par notre équipe sur la base d’un entretien réalisé au QUB.