Des élèves de CM2 de l’école Providence de Poitiers et des résidents de l’Ehpad des Feuillants se sont retrouvés pour un atelier de philosophie sur le thème de l’école d’autrefois et de l’école d’aujourd’hui. «Toujours dans l’idée de raviver la mémoire de nos aînés»explique Claire Guilbault, animatrice à l’EHPAD. Pour Élodie Rabier et Rachel Chestier, enseignantes des écoles à Providence, « il s’agit de monter un projet sur la diversité en faisant découvrir différentes cultures et différentes générations ».
Nous écrivions avec une plume trempée dans un encrier. En arithmétique, on apprenait les tables de multiplication en fredonnant
Résidents de la maison de retraite
Le décor est planté : vendredi 10 janvier, une dizaine de résidents ont pu échanger avec la trentaine d’étudiants. « Nous utilisons des tablettes pour apprendre »disent fièrement les jeunes. « Nous avions des ardoisesrépondent les anciens. Nous avions aussi des cahiers, nous écrivions avec une plume trempée dans un encrier. En arithmétique, on apprenait les tables de multiplication en fredonnant. Nous avons beaucoup appris par cœur, même en lisant car nous n’avions pas de livres. »
Aujourd’hui, l’école est obligatoire de 3 à 16 ans. Mais avant, la période était plus courte. « Quand j’étais institutrice, une année, j’avais cinquante-deux enfants dans ma classe de 5 à 14 ans.se souvient un habitant. J’avais de quoi m’occuper. »
« Les examens étaient-ils plus difficiles ? »demandent les jeunes. “A la campagne, on ne savait pas forcément que le baccalauréat existait. Quand nous avons obtenu le certificat d’études primaires, nous étions heureux. J’étais le seul de la famille à l’avoir. »
L’école des filles et celle des garçons étaient séparées. Les robes étaient obligatoires. Il y avait une grande discipline. « J’ai passé des heures à passer de la colle et nos parents étaient toujours d’accord avec les professeurs. »
Il y a eu de nombreuses situations humiliantes, y compris le bonnet d’âne. « A notre âge, tout était interdit. Il y avait des préférences à l’école. Les filles les plus talentueuses étaient mieux vues que les autres. Quant au harcèlement, il n’existe pas de la même manière. Cela ressemblait plus à ce qui se passe dans le film la guerre des boutons. Il n’y avait pas de réseaux. »
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