Près de 2 millions de dollars perdus dans l’aventure du ketchup québécois

Celui qui voulait écraser Heinz et son ketchup en créant un « Quetchup » québécois vient de déclarer faillite, emportant avec lui près de 2 millions de dollars de fonds publics.

Investissement Québec avait investi 290 734 $ dans la PME québécoise fondée au Saguenay par Simon-Pierre Murdock. Il fait partie des créanciers garantis qui auront priorité dans le remboursement de dettes qui s’élèvent à plus de 6,6 millions de dollars, selon des documents obtenus par La Revue.

De son côté, Fondaction avait investi 1,5 million de dollars dans Botteillage Canada, qui avait arrêté sa production pendant cinq mois à Chicoutimi-Nord en raison d’un bris d’équipement majeur. La production a ensuite été déplacée hors de cette région.

Une vingtaine de salariés ont perdu leur emploi à cause de cette faillite.

La faute du gouvernement

« Aggravés par un contexte économique difficile et un environnement extrêmement concurrentiel avec des concurrents américains continuant d’être subventionnés par notre propre gouvernement pour vendre au Québec, ces impacts ont entraîné l’entreprise dans une dynamique financière intenable », a indiqué le fondateur Simon-Pierre Murdock sur son LinkedIn compte.

D’ailleurs, ce dernier dénonce les actions du gouvernement Legault depuis plusieurs années. En novembre 2021, elle accordait un prêt de 2 millions de dollars à Kraft Heinz, qui achetait ses tomates aux États-Unis, le jour même où elle lançait sa vaste campagne de communication « Achetez au Québec ! ».

La liquidation sera effectuée par le fiduciaire Tremblay & Compagnie. Au total, il y a plus de 130 créanciers.

Murdock a lancé son « Quetchup » 100 % québécois en 2021 avec l’intention d’écraser la concurrence. Les tomates ont été produites par Serres Bleues, à Chapais.

L’entrepreneur a même planté des milliers de plants de tomates Roma pour produire son ketchup, également à base de miel, d’ail et d’oignons.

– Avec Philippe Langlois, Bureau d’enquête