Le premier ministre de l’Alberta rencontré Donald Trump pas une, mais deux fois à Mar-a-Lago ce week-end. Doug Ford semble avoir un abonnement sur Fox News. Et François Legault ? Il a lancé un appel au calme sur ses réseaux sociaux.
Plutôt discret pour un premier ministre désireux de faire avancer le nationalisme québécois.
C’est tout le dilemme de la crise actuelle.
François Legault ne peut pas jouer le capitaine Canada et sur certaines questions, il a tendance à être d’accord avec Donald Trump. Malaise.
La forme
L’équipe du Québec que réclame Paul St-Pierre-Plamondon existe déjà.
L’ensemble du gouvernement caquiste est mobilisé 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, sous la menace des tarifs douaniers.
La ministre Christine Fréchette est à l’écoute des acteurs économiques. Les délégations québécoises aux États-Unis sont au front.
Mais l’idée d’une Équipe Québec est une manière astucieuse pour le chef du PQ de confronter François Legault à ses contradictions identitaires.
Et c’est un superbe coup de pub.
Car face à Donald Trump, tout le monde s’agite. Ça fait du bien.
Le bas
Mais s’agiter, c’est justement ce que François Legault semble avoir renoncé à faire. Ses appels paniqués avant Noël pour donner la frontière comme une confession à Donald Trump cèdent la place à un argument cohérent sur la dépendance de l’Amérique à l’égard de notre industrie de l’aluminium et de l’aérospatiale.
Certes, le travail discret en coulisses est moins sexy que la cabale de ses homologues provinciaux.
Il y a cependant un autre aspect à la relative discrétion de François Legault.
Nous l’avons bien compris. Sur le fond, il partage les inquiétudes de Donald Trump sur la frontière et l’immigration.
Par ailleurs, en matière de sécurité nationale et de dépenses militaires également, Donald Trump n’a pas tort.
Ainsi, François Legault fait le pari de ne pas ajouter à la cacophonie.
Au pays du chacun pour soi, il gère ses fougères en attendant qu’Ottawa gère enfin les siennes.
