Le développement de ce que l’on appelle la « fast fashion » a des conséquences inattendues. À contrecœur, l’association d’aide humanitaire de Bayonne a décidé de ne plus accepter les dons de vêtements jusqu’en mars.
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Dans ses locaux de Bayonne, la Croix-Rouge ne sait plus où les mettre. Tous ces dons s’entassent dans des sacs plastiques, en attente d’être triés. “Vous seriez venu la semaine dernière, nous ne pouvions pas revenir en arrière. Pour les bénévoles, c’était démoralisant», soupire Martine Cartier, la gérante du magasin de Bayonne.
“Nous sommes toujours heureux quand nous avons nos donateurs qui arrivent pour nous donner du linge, de la vaisselle et bien d’autres choses… », elle continue. Sauf que, depuis quelque temps, “La lessive est un gros problème pour nous.”
Malgré le nombre de bénévoles, nous n’y parvenions plus !
Martine CartierResponsable du magasin Croix-Rouge de Bayonne
Et le constat est le même ces derniers mois. La qualité n’est pas au rendez-vous et seulement 30% de ces dons de vêtements sont récupérables, recyclables ou revendables. Le reste est en trop mauvais état.
La décision a donc été prise de ne plus recevoir de dons de vêtements jusqu’à ce que les stocks soient réorganisés. “C’était déchirant.assure Jean-Pierre Arriol, président de la cellule locale de Bayonne. “C’est une situation que nous voyons venir depuis un certain temps. Nous ne pouvions plus vendre toute la marchandise. Et surtout celui qu’on n’a pas gardé.destinés à être recyclés.
Car avant d’être vendus ou donnés, les dons sont rigoureusement triés. Ensuite, ils viennent trouver leur place dans les rayons des magasins et attendent leurs nouveaux propriétaires.
Martine Cartier a remarqué cette évolution du rapport aux vêtements et donc aux dons qui résultent d’une consommation frénétique. Des vêtements provenant principalement de Chine.qui envahissent le marché de ces vêtements à bas prix» vendu sur internet.
Le fait aussi d’un « une surconsommation aussi de la part de nos donateurs“, souligne le gérant du magasin de la Croix-Rouge qui assure qu’ils peuvent récupérer”des sacs qui ne sont même pas ouverts« . “Toutes les associations se retrouvent dans la même problématique que nous», déplore-t-elle.
« Ces vêtements neufs concurrencent les vêtements de seconde main que nous vendons et étouffent le marché de la seconde main »assure Jean-Pierre Arriol., président de la cellule locale de Bayonne. Cependant, il pourrait exister de nombreuses opportunités de recyclage, notamment la création de matériaux isolants. “Mais ce sont des solutions assez coûteuses à mettre en œuvre et à développer.« .
Ce problème de surplus de dons de vêtements touche plusieurs branches de la Croix-Rouge en France. C’est pourquoi, au-delà de cette suspension temporaire, l’association réfléchit à des solutions pour mieux encadrer les collections.