Los Angeles se prépare à un retour de vents violents menaçant d’attiser les incendies qui ont laissé des scènes de désolation dans sa zone métropolitaine et ont désormais fait 24 morts, selon un nouveau bilan dimanche soir.
Assiégée par les flammes depuis mardi dernier, la deuxième ville la plus peuplée des Etats-Unis continue de compter ses morts : le bilan s’est alourdi dimanche soir à 24 morts, selon le service médico-légal du comté de Los Angeles.
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Dans les zones d’où les flammes se sont depuis retirées, les lotissements ne sont plus que des tas de cendres et de débris, ont constaté sur place des journalistes de l’AFP.
Dans le quartier d’Altadena, Jannell Gruss a déclaré qu’elle avait peur de mourir alors qu’elle évacuait les chevaux de ses écuries à la tombée de la nuit.
“Il y avait beaucoup de fumée, il faisait noir, je ne voyais rien”, a-t-elle raconté à l’AFP depuis le centre équestre de Los Angeles, où plusieurs équidés étaient temporairement hébergés. «Je pensais que j’allais peut-être faire partie de ces victimes dont on entend parler», dit-elle en faisant le signe de croix.
PhotoAFP
Après une courte accalmie, des vents chauds et secs devraient reprendre de la force jusqu’à mercredi, compliquant le travail des pompiers.
Le service météorologique américain prévoit un « comportement extrême des incendies », avec des vents culminant à 110 km/h à partir de mardi matin, a déclaré la météorologue Rose Schoenfeld.
Les pompiers ont prévenu que ces vents empêcheraient tout retour des évacués avant jeudi, appelant à la patience des dizaines de milliers d’habitants faisant la queue, parfois pendant des heures, dans l’espoir de récupérer des médicaments ou des vêtements chez eux, ou simplement de voir si leur maison était détruite. ou non.
“Ils ne peuvent pas rentrer chez eux simplement parce que ce n’est pas sûr”, a déclaré aux journalistes Anthony Marrone, chef des pompiers de Los Angeles.
« De nombreuses zones semblent encore avoir été bombardées », a noté le shérif du comté de Los Angeles, Robert Luna.
Critiques
Malgré les efforts de milliers de pompiers sur place, l’incendie s’est propagé au cours du week-end au nord-ouest de la ville et menace désormais la très peuplée vallée de San Fernando.
Photo AFP / GETTY IMAGES
Plus de 12 000 structures – habitations ou bâtiments divers – ont été détruites ou endommagées par les incendies, selon les premières estimations des autorités.
De nombreux habitants commencent à s’interroger sur la gestion des autorités, notamment parce que les pompiers ont parfois dû composer avec des bouches d’incendie vides ou une faible pression.
Très critiquée, la maire démocrate de Los Angeles, Karen Bass, a assuré samedi que ses services étaient “tous sur la même longueur d’onde”. La veille, le chef des pompiers de la ville avait pointé du doigt l’insuffisance du budget alloué par la municipalité aux pompiers.
Le gouverneur démocrate de l’État, Gavin Newsom, a appelé à « un examen indépendant et complet » des services de distribution d’eau de la ville.
Donald Trump s’en est une nouvelle fois attaqué dimanche à la gestion des incendies par les dirigeants locaux. « Les politiciens incompétents ne savent pas comment les désactiver », a-t-il déclaré sur sa plateforme Truth Social.
« Plan Marshall »
Face aux pillages dans les zones sinistrées ou évacuées, un couvre-feu strict entre 18 heures et 6 heures du matin est désormais en vigueur dans les zones de Pacific Palisades et d’Altadena, les plus ravagées.
Les autorités ont annoncé dimanche l’arrestation de plusieurs individus soupçonnés de cambriolages, dont l’un portait un costume de pompier.
Les dégâts causés par les incendies devraient se chiffrer en dizaines de milliards de dollars, et certains experts craignent déjà que ces incendies ne soient les plus coûteux jamais enregistrés.
Le gouverneur de l’État a déclaré dimanche sur NBC vouloir lancer un “Plan Marshall” pour reconstruire la Californie et assouplir certaines réglementations pour permettre aux habitants de reconstruire rapidement leurs maisons parties en fumée.
Chiens renifleurs
En ville, les sauveteurs assistés de chiens renifleurs continuent d’inspecter les décombres à la recherche de corps.
Des pompiers de toute la Californie et de l’Ouest américain sont venus aider à éteindre les flammes. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a proposé dimanche soir l’envoi de 150 pompiers ukrainiens pour les soutenir.
L’enquête visant à déterminer les causes de ces multiples incendies, à laquelle participe le FBI, est toujours en cours, a rappelé samedi le shérif du comté de Los Angeles, Robert Luna.
Photo fournie par MEGA/WENN
Les vents de Santa Ana qui ont attisé ces incendies sont un classique des automnes et des hivers californiens. Mais ils ont cette fois atteint une intensité jamais vue depuis 2011, selon les météorologues, avec des rafales allant jusqu’à 160 km/h cette semaine.
De quoi répandre les braises très rapidement, parfois sur des kilomètres. Un scénario cauchemardesque pour les pompiers, car la Californie sort de deux années très pluvieuses qui ont donné naissance à une végétation luxuriante, désormais asséchée par un manque sévère de pluie depuis huit mois.
Les scientifiques soulignent régulièrement que le changement climatique augmente la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes.