« Outil de souveraineté énergétique », « utile à la transition écologique »… Le gaz est présenté par ses promoteurs comme étant devenu incontournable. Partout sur la planète, les projets gaziers se multiplient, mais ils ne sont pas sans conséquences environnementales et sociales. Cela est dû à la nature physique de cet hydrocarbure.
En mai 2021, un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) faisait couler beaucoup d’encre : le document propose une feuille de route mondiale pour décarboner le secteur énergétique d’ici 2050. Et pour la toute première fois, l’AIE soutient l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Pour y parvenir, ses rapporteurs écrivent noir sur blanc que « plus aucun nouveau gisement de pétrole ou de gaz n’a besoin d’être développé, aucune nouvelle mine ou extension de mine de charbon n’est nécessaire ».
En effet, British Petroleum, Shell, TotalEnergies, Eni et autres géants pétroliers n’ont pas attendu le déclin annoncé des énergies fossiles pour lancer une offensive à peine voilée : dès la fin des années 2010, « ce sont leurs lobbyistes à Bruxelles auprès de l’Union européenne qui dépensent le plus d’argent », précise Sami Ramdani, chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS). ” C’est ce lobby qui réussit à imposer en Europe et ailleurs le discours selon lequel le gaz naturel est LE « carburant de la transition » « . Tout droit sorti de l’industrie pétrolière, » cet élément du langage a pu passer d’abord dans le langage politique, puis dans le langage médiatique, pour s’immiscer aujourd’hui dans le langage quotidien. ».
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