un maître du jeu jusqu’au bout

un maître du jeu jusqu’au bout
un maître du jeu jusqu’au bout

C’est bien à sa manière, presque rien en apparence, comme pour souligner le non-événement. Didier Deschamps est sur le plateau de « 13 heures » de TF1 pour un entretien enregistré et diffusé mercredi 8 janvier, en compagnie de Brigitte Macron, pour évoquer l’opération Pièces Jaunes qu’il parraine depuis 2018. Et puis, au cœur de la conversation, une réponse à la fin de sa mission d’entraîneur à la tête de l’équipe de : “Je ne suis pas là pour faire une annonce mais ce sera en 2026 (…). J’ai fait mon temps aussi, avec la même envie, la même passion de maintenir l’équipe de France au plus haut niveau mais… 2026, c’est très bien. » Donc. C’est dit sans chichi et avec un large sourire. Comme toujours.

Didier Deschamps, l’entraîneur, aime apparaître ainsi, d’humeur égale et sans arrogance, assez loin de l’aboyeur qu’il fut autrefois sur le terrain, milieu à tout faire, au four, au moulin et à une promenade s’il plaît aux autres. On ne gagne pas une Coupe du (1998), un Euro (2000), deux Ligues des Champions (en 1993 avec Marseille, en 1996 avec la Juventus Turin) et cinq titres nationaux en étant simple. “porteur d’eau” comme l’a défini un jour Eric Cantona. Meneur d’hommes, le Basque l’était avec les crampons, et il s’est aussi imposé en marge, mais dans un autre registre, plus constant, plus serein.

Le culte du résultat

Cela n’a pourtant pas été simple lorsqu’il arrive à la tête des Bleus en juillet 2012. Une équipe de France encore souffrante des vilains maux de la Coupe du monde 2010 et mal soignée par son ex-coéquipier Laurent Blanc. Mais sans tout révolutionner – pas son style – Didier Deschamps va tranquillement insuffler à son groupe une nouvelle envie, celle qui l’anime depuis toujours, et quels que soient les moyens : gagner. Le beau jeu, les belles théories, Didier Deschamps les laisse à ceux qui rêvent d’être de brillants architectes. Il se dit plutôt ” maçon », et veut construire sur des bases solides. Il a prévenu dès son entrée en fonction : « Nous ne jouons pas au football pour le plaisir. Le plaisir n’est complet que lorsqu’il y a un résultat à la fin. »

Et le plaisir est venu, petit à petit, avec une improbable qualification pour le Mondial 2014 au terme d’un barrage face à des Ukrainiens mal démarrés – une défaite 2-0 – mais qui se sont soldés par un renversement de situation spectaculaire. – 3-0 au retour dans un Stade de France chaviré. Match fondateur d’un collectif à peaufiner, mais enfin remis sur les rails. La suite raconterait la belle histoire. Une défaite frustrante en finale de l’Euro 2016 face au Portugal (0-1), mais un match reporté et en quoi vers la Coupe du monde 2018 triomphale. Et toujours avec ce même pragmatisme sur l’épaule, cette gestion des aléas plutôt tranquillement (cas Benzema, cas Pogba), et un style de jeu souvent indiscernable, mais dont l’efficacité finit par clôturer les débats.

Maintenir l’équipe de France au sommet

« Au très haut niveau, c’est très dur de gagner, et c’est encore plus compliqué de se maintenir à un si haut niveau. » jugeait le sélectionneur avant la Coupe du monde au Qatar en 2022. Didier Deschamps est néanmoins passé de rien (une défaite aux tirs au but en finale contre l’Argentine) à un doublé unique en son genre après avoir remporté la Coupe du monde en tant que joueur et entraîneur. De quoi sans doute le convaincre de repartir pour un dernier mandat, même s’il a depuis dû parfois remettre en question ce choix.

L’insatiable Deschamps n’a pas réussi à satisfaire son appétit d’ogre en remportant ce titre européen qui lui échappait (défaite 2-1 en demi-finale de l’Euro 2024 contre l’Espagne), et se retrouve aujourd’hui à gérer la cessation d’emploi de certains cadres (Raphaël Varane , Antoine Griezmann), et la mise sur orbite d’une nouvelle génération qui peine à s’affirmer. La tâche n’est pas simple, et le Basque a décidé seul de ne pas la compliquer en devant répondre à mille et une questions sur son avenir au cours des dix-sept mois qui lui restent.

En réglant l’affaire, il reste maître du jeu, bien dans sa ligne de conduite. Ses quatorze années à la tête des Bleus constitueront un record, mais ce n’est pas ce qu’il envisage. « Je ne suis pas ici pour les records. Le plus important, c’est que l’équipe de France reste au sommet comme elle l’est depuis de nombreuses années. a-t-il conclu sur TF1. La fin de l’histoire lui appartient donc. Reste à se qualifier pour la Coupe du monde outre-Atlantique et à répondre à une dernière question : peut-il encore écrire un « fin heureuse » avec ses joueurs, avec ces joueurs ? Dans l’attente de demain.

 
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