Certification de la victoire de Donald Trump

Le Congrès américain a officiellement confirmé lundi la victoire de Donald Trump. Quatre ans après l’assaut du Capitole, c’est avec des règles révisées et des mesures de sécurité renforcées que les élus ont pris cette mesure formelle.


Publié hier à 6h00

Ce que vous devez savoir

  • Le Congrès s’est réuni lundi pour certifier les résultats de l’élection américaine, avec le décompte des voix des grands électeurs ;
  • Les règles ont été révisées et la sécurité renforcée à la suite de l’assaut du Capitole il y a quatre ans ;
  • La certification de la victoire de Donald Trump s’est déroulée sans encombre.

À leur tour, les responsables ont attesté l’authenticité des votes des 538 électeurs du Collège électoral, annonçant les résultats État par État.

PHOTO ELIZABETH FRANTZ, REUTERS

La vice-présidente Kamala Harris avait pour rôle de confirmer sa propre défaite.

“Les votes pour le président des États-Unis se déroulent comme suit”, a conclu la vice-présidente Kamala Harris à l’issue du décompte. Donald J. Trump, de l’État de Floride, a obtenu 312 voix. Kamala D. Harris, de Californie, a reçu 226 voix. »

Le rôle de Kamala Harris en tant que présidente du Sénat était de confirmer sa propre défaite. A l’évocation de son nom, les élus démocrates se sont levés et l’ont chaleureusement applaudie. Cette réaction a poussé l’ex-candidate à user de son marteau pour remettre de l’ordre et à poursuivre, avec le sourire, son propos.

En majuscules, Donald Trump a salué sur Truth Social un « grand moment de l’histoire ». Son vice-président, le sénateur JD Vance, était présent au Capitole en tant que membre du Congrès. Tout sourire, il a posé pour quelques photos avec ses collègues après la certification.

PHOTO SAUL MARTINEZ, ARCHIVES DU NEW YORK TIMES

Président élu Donald Trump

Sans objection

La certification a duré une trentaine de minutes, sans aucune objection de la part des élus. Contrairement à 2021, mais aussi aux élections précédentes, où il suffisait qu’un sénateur et un membre de la Chambre des représentants s’opposent à un résultat pour forcer un débat.

“Une certaine incertitude s’était développée, au fil du temps, sur les motifs légitimes et appropriés pour lesquels des membres du Congrès pouvaient s’opposer aux votes d’un Etat”, constate le professeur de droit constitutionnel à l’université de New York Rick Pildes, joint au téléphone par La presse.

La certification reste cependant une formalité ; les élus ne peuvent pas, à cette occasion, contester le vote des électeurs car ils considèrent que la loi électorale d’un État est incorrecte. Ou parce qu’ils soupçonnent une fraude. “S’il y a des problèmes, ils doivent être résolus devant les tribunaux, pas au Congrès”, résume M. Pildes.

Refonte

Le spécialiste a lui-même participé aux travaux d’un groupe bipartite chargé de revoir la procédure de certification électorale. Le Congrès a adopté leLoi sur la réforme du décompte électoral en 2022.

Cette révision des règles durcit notamment les critères d’émission d’objections et clarifie le rôle du vice-président des États-Unis, président de facto du Sénat.

Lorsque des centaines de partisans de Donald Trump ont envahi le Capitole en 2021, ils scandaient : « Pendez Mike Pence. » Les assaillants ont perçu le refus du vice-président de déclarer Donald Trump vainqueur de l’élection perdue comme un acte de trahison.

La refonte clarifie ce qui avait toujours été compris à propos du rôle du vice-président lors de la certification : qu’il s’agit d’un rôle purement cérémonial.

Rick Pildes, professeur de droit constitutionnel à l’Université de New York

Sécurité

La sécurité au Capitole était une préoccupation majeure depuis des mois. En septembre, la certification des résultats avait été désignée, à titre exceptionnel, comme un « événement extraordinaire de sécurité nationale » – la plus haute classification en matière de sécurité – coordonné par les services secrets.

PHOTO J. SCOTT APPLEWHITE, PRESSE ASSOCIÉE

Des policiers d’Arlington, en Virginie, arrivent lundi au Capitole pour assurer la sécurité.

Un périmètre de sécurité a été établi, et des milliers de policiers ont été déployés à Washington pour l’occasion.

Les images de l’assaut du Capitole refont périodiquement surface depuis quatre ans. Frappant les policiers, renversant les barrières de sécurité et brisant les vitres, les émeutiers sont entrés dans le bâtiment. Un manifestant a été abattu par un policier. Deux personnes sont mortes d’une crise cardiaque et une autre serait décédée d’une overdose sur place.

PHOTO LEAH MILLIS, ARCHIVES REUTERS

Des émeutiers soutenant Donald Trump ont pris d’assaut le Capitole des États-Unis le 6 janvier 2021.

Quatre policiers présents lors de l’agression se sont suicidés peu après les faits. Et plus d’une centaine de policiers ont été blessés dans l’émeute.

La certification a été interrompue pour assurer la sécurité des élus, avant de reprendre dans la soirée. Les dirigeants du Parti républicain avaient alors dénoncé l’attaque. Aujourd’hui, ils sont beaucoup plus discrets.

Donald Trump a annoncé qu’il comptait gracier les personnes condamnées pour leur participation à cet événement – ​​des personnes qu’il qualifie de « patriotes ». Plus de 1 000 Américains ont été reconnus coupables de crimes liés à l’agression, et des centaines d’autres attendent toujours leur verdict.

Au final, la certification des élections de 2024 s’est déroulée sans problème. La tempête de neige qui sévit dans le nord-est des Etats-Unis semble avoir été le principal bémol pour certains élus, n’ayant pas pu rejoindre le Capitole lundi.

 
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