Les pourparlers se sont encore intensifiés ces derniers jours en vue d’un cessez-le-feu à Gaza et de la libération des otages israéliens. Voici où en sont les discussions.
Que négocie-t-on entre le Hamas et Israël ?
Les négociations indirectes ont repris le week-end dernier à Doha, sous la médiation du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis.
Les discussions portent sur la libération de 34 otages israéliens en échange d’un arrêt temporaire des combats à Gaza et de la libération de prisonniers palestiniens. L’accord devrait également prévoir l’entrée de l’aide humanitaire dans le territoire assiégé.
Depuis le 7 octobre 2023, un seul accord a été conclu entre Israël et le Hamas. Fin novembre 2023, 105 otages israéliens et étrangers avaient été échangés contre 240 prisonniers palestiniens et une trêve de sept jours.
D’autres cycles de négociations ont eu lieu depuis, mais ils ont échoué.
Qu’est-ce qui bloque ?
Le Hamas a publié une liste de 34 otages, âgés de 1 à 86 ans, qui pourraient être libérés. Selon un leader du groupe terroriste, « toutes les femmes, les malades, les enfants et les personnes âgées » sont là.
Israël a affirmé que cette liste était au cœur des discussions en juillet dernier, mais que plusieurs otages sont morts depuis.
Le Hamas affirme avoir besoin d'”une semaine de calme”, c’est-à-dire sans bombardements, pour localiser les otages et déterminer leur état. Le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a rejeté cette affirmation et a répondu que le Hamas « sait précisément » où se trouvent les otages et connaît leur état. « Gaza n’est pas très grande », a-t-il souligné.
Selon le Temps d’Israëll’État juif cherche à maximiser le nombre d’otages vivants qui pourraient être libérés, tandis que le Hamas veut en conserver le plus possible jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu permanent soit atteint.
Le Washington Post affirme que les discussions sont également au point mort sur le nombre de prisonniers palestiniens qui pourraient être libérés et sur leur identité. Le Hamas exige la libération de prisonniers de premier plan, comme Marwan Barghouti, un dirigeant politique qui a joué un rôle clé dans la première et la deuxième Intifada. Plusieurs membres du gouvernement Netanyahu seraient réticents à le laisser partir.
Pourquoi les discussions ne se concentrent-elles pas sur la libération de tous les otages ?
La pression est forte en Israël pour que le gouvernement conclue un accord qui libérerait tous les otages. Quinze mois après l’attaque du Hamas, 96 otages sont toujours aux mains des terroristes. Selon les renseignements israéliens, 34 d’entre eux sont morts en captivité.
Le Hamas ne s’oppose pas à la libération de tous les otages, mais exige en échange un cessez-le-feu permanent à Gaza.
Depuis des mois, le Premier ministre Benjamin Netanyahu refuse cette possibilité. Il maintient qu’un arrêt définitif des combats permettrait au Hamas de rester au pouvoir à Gaza.
Mardi, 112 membres de familles d’otages ont déposé une requête au tribunal, accusant le gouvernement israélien de ne pas avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour obtenir la libération de leurs proches.
Selon le quotidien israélien Haaretzle document judiciaire indique que « le gouvernement a illégalement abandonné les otages pendant 459 jours, violant leurs droits constitutionnels à la vie, à l’intégrité physique et à la dignité humaine ».
Les familles exhortent le gouvernement à accepter une cessation totale des combats et un retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza en échange de la libération de tous les otages. Selon le Temps d’Israëlles sondages montrent que la majorité des Israéliens soutiennent une telle fin de la crise.
Si l’accord partiel négocié est accepté par Israël et le Hamas, pourrait-il ouvrir la voie à un cessez-le-feu permanent ?
Si un accord est conclu, il pourrait constituer la première phase d’un accord plus large conduisant à la libération de tous les otages et à une trêve durable à Gaza.
Selon le Washington Postcette première étape – conduisant à la libération des 34 otages en échange de la libération des prisonniers palestiniens, d’un arrêt temporaire des combats et d’une entrée massive de l’aide humanitaire à Gaza – s’étendrait sur six à huit semaines.
Si l’accord tient, il pourrait conduire à d’autres phases et éventuellement à un retour en Israël de tous les otages, à une trêve permanente et à des discussions sur la reconstruction et l’avenir politique de Gaza.
Selon Reuters, les Émirats arabes unis ont déjà proposé de participer, conjointement avec les États-Unis, à une administration intérimaire de la bande de Gaza « jusqu’à ce qu’une Autorité palestinienne réformée soit capable de prendre les choses en main ».
Pourquoi y a-t-il actuellement un élan dans les négociations ?
Israël et le Hamas subissent la pression des États-Unis pour parvenir rapidement à un accord. Le gouvernement de Joe Biden espère mettre fin aux combats d’ici la fin de son mandat, le 20 janvier.
De son côté, le prochain président Donald Trump promet de mener des actions violentes contre le Hamas s’il ne rend pas tous les otages. Mardi, il a réitéré pour la troisième fois sa menace de provoquer « l’enfer » à Gaza si tous les otages ne sont pas rentrés en Israël d’ici le 20 janvier, jour de sa prestation de serment.
“L’enfer va se déchaîner au Moyen-Orient, et cela ne sera pas bon pour le Hamas, et cela ne sera bon – franchement – pour personne”, a déclaré M. Trump lors d’un point de presse à Mar-a-. Lago, en Floride.