(Washington) La NASA a annoncé mardi qu’elle pourrait faire appel aux sociétés des milliardaires Elon Musk et Jeff Bezos, SpaceX et Blue Origin, pour l’aider à ramener sur Terre des échantillons de roches de Mars.
Publié à 17h58
Face à une explosion des coûts et des délais, l’agence spatiale américaine a dû repenser la mission de restitution de ces échantillons et envisage désormais deux options, dont l’une s’appuie en partie sur des acteurs privés.
Un revirement qui intervient alors que la Chine, puissance rivale, envisage de lancer une mission similaire vers 2028, selon les médias d’État, et pourrait ainsi devenir le premier pays à réaliser un tel exploit.
Un aller-retour vers Mars peut prendre plusieurs années, en raison de sa durée et de sa complexité.
La NASA s’attendait initialement à ce que les échantillons reviennent vers 2030, mais ce délai a été jugé « irréaliste » l’année dernière par un audit interne qui estimait qu’ils pourraient effectivement ne pas revenir avant 2040.
“C’était tout simplement inacceptable”, a reconnu mardi Bill Nelson, le patron de la NASA, lors d’une conférence de presse.
Avec ces deux nouvelles pistes, le retour est estimé entre 2035 et 2039, a-t-il précisé. L’une repose sur le recours à un acteur privé lors de la première étape de la mission, et l’autre sur un système déjà utilisé par la NASA.
L’agence spatiale américaine doit trancher entre ces deux options en 2026.
Ces pistes concernent la manière de transporter vers Mars le vaisseau spatial qui collectera les échantillons et les mettra en orbite. Ils seront ensuite récupérés par un vaisseau spatial de l’Agence spatiale européenne (ESA) qui les transportera sur Terre.
Depuis 2021, le rover Perseverance étudie la planète rouge à la recherche de signes d’une vie microbienne ancienne qui aurait pu exister il y a des milliards d’années, lorsque Mars était plus chaude et plus humide qu’aujourd’hui.
Trente échantillons collectés doivent être transportés sur Terre au cours de cette mission.
Les options étudiées devraient également permettre à la NASA, confrontée à des contraintes budgétaires, de réaliser des économies.
Les coûts de la mission initiale avaient été estimés à 11 milliards de dollars par les experts en 2024, soit près du double de ceux initialement annoncés.
Avec ces nouvelles pistes, ils devraient tomber entre 5,8 et 7,7 milliards de dollars, ont indiqué des responsables.