Le Premier ministre s’est attiré les foudres de la gauche, pour qui sa réaction après la disparition du fondateur du Front national est trop élogieuse. Au centre et à droite, quelques voix se sont élevées pour dénoncer ces propos.
Publié le 01/07/2025 18:04
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C’est une réaction qui ne fonctionne pas. Plusieurs dirigeants de gauche ont dénoncé mardi 7 janvier les propos choisis par François Bayrou pour évoquer la mort de Jean-Marie Le Pen, à l’âge de 96 ans. « Au-delà des polémiques qui étaient son arme favorite et des affrontements nécessaires sur le fond, JM Le Pen aura été une figure de la vie politique française. Nous savions, en le combattant, quel combattant il était. »a déclaré sur X le Premier ministre, qui a affronté le leader d’extrême droite lors des élections présidentielles de 2002 et 2007.
Les réactions indignées n’ont pas tardé à fleurir sur le même réseau social. « Jean-Marie Le Pen est mort. Il n’était pas seulement « une figure de la vie politique française » comme le réagit François Bayrou. Le respect du défunt ne doit pas conduire à l’aveuglement sur son chemin. Jean-Marie Le Pen était un raciste et antisémite notoire, adorateur de Pétain et bourreau en Algérie.a écrit la leader des députés européens de La France insoumise, Manon Aubry.
« Le racisme, la haine des musulmans, l’antisémitisme ne sont pas des polémiques. Ce sont des délits punis par la loi. »a fustigé le député LFI Paul Vannier. «C’était un raciste. Un antisémite. Un colonialiste. Nostalgique du régime de Vichy. Une antiféministe… Une récidiviste qui a fondé le FN avec les SS. Pas une figure de la vie politique française”a soutenu le secrétaire général du Parti socialiste, Pierre Jouvet.
« Il ne s’agit pas de polémiques, mais de condamnations pour propos racistes, antisémites et négationnistes »a pour sa part estimé le porte-parole du Parti communiste français Ian Brossat, qualifiant le message du Premier ministre de “pathétique”. “Et pourquoi ne pas rendre hommage à Hitler pendant que vous y êtes ?”a lancé l’élue LFI Ersilia Soudais. « Jean-Marie Le Pen n’était pas un simple polémiste. (…) Il n’est pas certain que la mort de Jean-Marie Le Pen ait nécessité un “hommage” public de la part du Premier ministre de la République française.»a estimé Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche.
Les critiques ont dépassé les rangs de la gauche. “A force de vouloir être trop centré sur soi et sur celui qui tient la corde du bourreau, on réécrit l’histoire en ‘controverses’ où il s’agit de scandales et de condamnations judiciaires”a souligné le député Les Républicains Julien Dive. L’ancien ambassadeur Gérard Araud, ancienne figure de la diplomatie française, a estimé que les propos de Jean-Marie Le Pen n’entraient pas dans le cadre de « controverses » plus que « déclarations intentionnellement racistes, négationnistes et antisémites »pour lequel le fondateur du Front National a été condamné à plusieurs reprises.
François Cormier-Bouligeon, député Ensemble pour la République (ex-Renaissance), qui a fait de la lutte contre le FN son engagement politique, explique à franceinfo qu’il “ne partage pas” les mots de François Bayrou : «S’il pense assurer la stabilité de son gouvernement avec ce genre de message, il commet une erreur politique. Cela aurait mérité un paragraphe supplémentaire pour dire qu’il était porteur d’idées nauséabondes, antidémocratiques, antisémites et racistes. Il faut nuancer les choses.
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