Le distributeur québécois de gaz naturel Énergir construira prochainement une station pour injecter du gaz issu de sources renouvelables provenant de producteurs qui, trop éloignés du réseau, ne peuvent écouler leur production. La facture de 17,1 millions du projet sera payée à 85 % par le gouvernement du Québec.
Énergir confirms La presse qu’elle construira prochainement une station d’injection de gaz à Saint-Flavien, dans la région de Chaudière-Appalaches, entre les villes de Trois-Rivières et Québec. Les nouvelles installations permettront d’injecter du gaz naturel renouvelable (GNR) dans le réseau d’Énergir provenant de producteurs actuellement trop éloignés des installations de distribution pour s’y raccorder.
« Il y a un potentiel assez intéressant en termes de GNR agricole, mais aussi de production de gaz à partir de la biomasse forestière », explique Clément Bekaert, directeur de l’approvisionnement et du développement du GNR chez Énergir.
Cependant, souvent la production de ce type de GNR est située loin du réseau gazier, poursuit M. Bekaert, précisant qu’« il y a une limite au transport de matières solides, d’intrants comme le fumier, le lisier, le bois » vers des usines qui peuvent extraire le gaz.
« L’autre option pour obtenir du volume est de transporter le gaz jusqu’à cette station », dit-il. Le GNR peut être compressé ou liquéfié pour faciliter le transport par camion du site de production jusqu’à l’usine de Saint-Flavien.
GNR ou GSR ?
Le gaz naturel renouvelable (GNR) fait référence aux gaz produits à partir de matières organiques, comme celles provenant de déchets de table ou de résidus agricoles et forestiers. Nous utilisons le terme gaz issu de sources renouvelables (GSR) lorsque nous incluons les gaz issus d’énergies renouvelables comme l’hydrogène vert. La part de GSR dans les réseaux gaziers d’Énergir et de Gazieuse doit représenter en 2030 un minimum de 10 % des volumes de gaz qui s’y trouvent.
Québec paiera 85 % de la facture de 17,1 millions de dollars pour ce projet d’importance stratégique pour Énergir. Le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie accordera une subvention (14,8 millions) dans le cadre de ce projet. « Il faut un coup de main du gouvernement pour les secteurs émergents », souligne Clément Bekaert.
La somme restante devrait être partagée entre Énergir et les producteurs, ajoute-t-il, arguant que « la forme n’est pas encore établie ».
Trois producteurs participent actuellement à l’initiative. La Société d’économie mixte des énergies renouvelables (SEMER), près de Rivière-du-Loup, et l’entreprise Carbonaxion, qui a un projet à Neuville, y transporteront du gaz renouvelable liquide.
A third producer, BioÉnertek, plans to inject compressed renewable gas produced in Sainte-Sophie-de-Lévrard, in Center-du-Québec.
La mise en service est prévue au plus tard pour les premiers mois de 2026. La station sera située à deux pas des réservoirs de gaz de sa filiale Intragaz, à Saint-Flavien. La capacité de stockage est importante, souligne Clément Bekaert : « On pourrait en effet éventuellement y injecter la production de 10, 15 ou 20 projets. »
Retroussez vos manches
La construction de la station arrive à un moment où le distributeur gazier québécois doit retrousser ses manches pour atteindre les objectifs que lui a fixés le gouvernement du Québec : le GSR doit représenter au moins 10 % de ce que son réseau gazier transporte au cours de la prochaine année. . 2030.
GSR représente actuellement 2% de ce qui se trouve dans son réseau. Et seulement 20 % de ce volume provient des neuf projets GSR québécois qui ont un engagement avec Énergir.
Le défi est d’autant plus grand pour Énergir que son plus grand partenaire, le géant danois de la biométhanisation Nature Energy, propriété de Shell – qui prévoyait 10 usines pour fournir le tiers du gaz naturel renouvelable dont a besoin Énergir – est retourné au Québec cet automne sans après avoir finalisé une installation.
Le partenariat entre Énergir et Nature Energy devrait permettre à lui seul de produire 200 millions de mètres cubes de GNR, soit le tiers de l’objectif 2030. « Le retrait d’un grand joueur comme celui-là, ce n’est pas une bonne nouvelle. Nous n’allons pas nous le cacher », affirme Clément Bekaert.
Énergir comptait sur ces grands projets pour atteindre ses objectifs, admet-il. « Mais il y a d’autres acteurs qui sont là, avec des projets de plus petite taille. »