Industrie, transports, énergie… Le baromètre des émissions de gaz à effet de serre en

Industrie, transports, énergie… Le baromètre des émissions de gaz à effet de serre en
Industrie, transports, énergie… Le baromètre des émissions de gaz à effet de serre en France

Dans le détail, les émissions françaises de gaz à effet de serre ont même augmenté de 0,5% au troisième trimestre sur un an, après une baisse de 5% et de 2,2% lors des deux premiers trimestres 2024. Une première en trois ans : le dernier bond des émissions C’était jusqu’ici en 2021, dans un contexte de redémarrage brutal de l’activité après la crise sanitaire liée au Covid-19.

Baisse moins soutenue des émissions dans l’industrie

Bonne élève, l’industrie continue de réduire ses émissions directes de gaz à effet de serre, avec un recul de 1,3 % au troisième trimestre. Cette baisse s’est toutefois ralentie sur la période : la baisse des émissions des usines françaises a été deux fois plus importante au trimestre précédent, à 2,8 %. Au total, l’industrie a émis 46 millions de tonnes d’équivalent CO2 (MtCO2e) au cours des neuf premiers mois de l’année. Elle a ainsi dépensé près de 70 % de son budget carbone annuel fixé par la SNBC-2, selon les chiffres ajustés pour 2019.

Les émissions liées à la production d’énergie électrique sont également réduites, grâce à “une moindre utilisation des énergies fossiles dans la production d’électricité, avec une part passant de 14% au troisième trimestre 2023 à 6% pour ce troisième trimestre 2024”, précise le rapport.

A l’inverse, le secteur des transports – premier émetteur en – a enregistré des émissions en hausse ces derniers mois. Cette hausse est principalement portée par une augmentation des émissions du trafic routier (+1,1% sur le trimestre). Le secteur a déjà dépensé la quasi-totalité de son budget carbone annuel fixé par la SNBC-2.

Moins performant au troisième trimestre, le bâtiment a enregistré une inflation de ses émissions directes de 12%. Cette hausse provient de « l’augmentation des émissions liées au chauffage des bâtiments résidentiels et tertiaires en septembre 2024 », précise le Citepa.

Objectif de neutralité carbone en 2050

La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) fixe un objectif de neutralité carbone pour la France à l’horizon 2050. Pour atteindre cet objectif, cette feuille de route fixe, secteur par secteur, des objectifs annuels d’émissions de gaz à effet de serre. à ne pas dépasser. Ces « budgets carbone » non contraignants sont abaissés tous les cinq ans.

Selon la feuille de route actuellement en vigueur (la SNBC-2 révisée en 2019), les usines françaises doivent atteindre 53 millions de tonnes équivalent CO2 en 2030, soit une réduction d’un tiers de leurs émissions par rapport à 2015. Pour atteindre cet objectif, l’industrie doit déflate donc ses émissions de 1,9 millions de tonnes équivalent CO2 par an sur la période en moyenne.

En guise d’incitation, Emmanuel Macron avait promis, en 2022, d’allouer 5 milliards d’euros de subventions aux 50 sites industriels les plus émetteurs, à condition de suivre un plan de réduction de près de moitié de leurs émissions entre 2015 et 2030. Deux ans plus tard, une grande majorité de cimentiers, sidérurgistes, chimistes et pétrochimistes affirment avoir lancé des chantiers. Au cours des neuf premiers mois de 2024, l’industrie a émis l’équivalent de 69 % de l’objectif annuel d’émissions de gaz à effet de serre.

Objectif non atteint en comptant les puits de carbone

Hélas, si les indicateurs bruts d’émissions sont généralement verts, ils passent au rouge lorsque les objectifs incluent des puits de carbone, comme les forêts, chargées d’absorber les gaz à effet de serre. L’objectif SNBC-2 prévoyait d’atteindre un puits de carbone capable d’absorber entre 40 et 45 MtCO2e en 2030. Les estimations provisoires de la SNBC-3 visent désormais un puits d’une capacité d’absorption de 19 MtCO2e sur cet horizon. Parmi les causes de ce glissement, le taux de mortalité des arbres français a augmenté de 80 % en dix ans, selon la dernière édition de l’inventaire forestier établi par l’IGN, en 2023.

Pour compenser l’effritement de son puits de carbone, la France doit donc mécaniquement réduire ses budgets carbone par secteur. Dans la nouvelle feuille de route SNBC-3, actuellement en consultation, l’industrie française doit atteindre 45 millions de tonnes équivalent CO2 émises en 2030, soit 8 MtCO2e de moins que la SNBC-2.

L’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère a déjà entraîné une augmentation de la température moyenne sur Terre de 1,1°C par rapport à l’ère préindustrielle, selon le dernier rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). ), publié en 2023. Afin de réduire les impacts du changement climatique, l’Accord de Paris sur le climat, adopté par la quasi-totalité des pays du monde, fixe l’objectif de contenir le changement climatique. « une élévation des températures moyennes « bien en dessous de 2°C » par rapport à l’ère préindustrielle, tout en poursuivant les efforts pour limiter cette augmentation à moins de 1,5°C.

 
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