Une nouvelle étape dans le calendrier d’interdiction de la location des logements énergivores. Depuis le 1est Janvier 2025, les crépines thermiques classées G au diagnostic de performance énergétique (DPE) ne pourront plus être louées, du moins pour les nouveaux baux signés à compter de cette date et ceux officiellement renouvelés ou tacitement renouvelés par la suite. Un calendrier qui oblige progressivement les propriétaires à réaliser un DPE, obligatoire pour vendre ou louer un bien. « D’habitude, le mois de décembre est calme mais cette fois, on assiste à une vraie dynamique avec des propriétaires qui s’interrogent sur la réalisation d’un DPE », rapporte Pascal Salewyn, co-fondateur de Kiwidiag, une plateforme qui centralise les diagnosticiens immobiliers certifiés pour accompagner les individus. Toutefois, ce diagnostic a un coût pour les propriétaires. Et c’est en hausse en 2024.
C’est ce que révèle l’étude Kiwidiag après avoir analysé près de 2 750 tarifs DPE collectés sur les trois plus grandes plateformes de réservation web en France (Kiwidiag, Allodiagnostic et Diagamter). L’entreprise a constaté une hausse des prix de 4,82% l’an dernier pour les appartements de trois pièces, soit un prix moyen de 180,54 euros. Pour une maison d’une superficie comprise entre 90 et 120 m2il faudra aussi débourser en moyenne 203 euros, contre 191 euros en 2023 (+6,3%).
« La tendance est identique à celle de l’année dernière, avec des prix plus bas dans les grandes villes en raison d’une plus grande concurrence entre diagnostiqueurs », commente Pascal Salewyn. Le nombre d’entreprises spécialisées dans le diagnostic immobilier a en effet explosé ces dernières années, passant de 5.300 en 2019 à 8.600 en 2023 (+62%). Avec quelque 11 500 diagnostiqueurs désormais recensés, la concurrence a permis de contenir la hausse des prix sur certains territoires.
C’est pourquoi les écarts restent importants, les prix étant jusqu’à 70 % plus élevés d’un département à l’autre. Dans le Lot-et-Garonne, en Corse-du-Sud ou dans les Bouches-du-Rhône, il coûte en moyenne près de 140 euros pour un DPE en appartement, contre environ 243 euros en Haute-Vienne et en Corrèze. Même dynamique pour les maisons où le Doubs, la Haute-Vienne et la Corrèze enregistrent les prix les plus élevés, autour de 260 euros contre 153 euros dans le Lot-et-Garonne.
Une corrélation entre offre et prix qui ne se vérifie pas partout. Dans le Finistère, « qui compte un grand nombre de diagnostiqueurs, […] le prix moyen est supérieur à la moyenne nationale », ajoute l’étude.
Après la publication de cette étude, les représentants des professionnels du secteur n’ont pas tardé à réagir pour justifier cette augmentation de prix. Selon l’Alliance du Diagnostic Immobilier (regroupement de la FIDI et du CDI), cette situation s’explique par le « renforcement des exigences réglementaires » à l’égard des diagnostiqueurs, peut-on lire dans un communiqué. Formations plus approfondies, renouvellement plus régulier des certifications, contrôles renforcés… Depuis le 1est En septembre 2024, les professionnels doivent faire face à de nouvelles mesures, décidées par l’exécutif pour améliorer la précision des rapports des DPE, souvent critiqués. « Tous ces changements ont un impact direct sur nos finances. Le certificat de diagnosticien, délivré pour sept ans, coûtait auparavant environ 12 000 euros, contre 30 000 à 45 000 aujourd’hui”, a réagi Défis Hassad Mouheb, président d’une des fédérations de diagnostiqueurs, FED Experts.
Cet été, les acteurs du secteur prévoyaient même une augmentation des prix du DPE de « 10 à 15 % » courant 2024 pour répercuter ce coût. Si cette hausse est plus modérée que prévu initialement, les prix pourraient continuer à augmenter en 2025.
Quid de la mise en place d’un prix plancher pour tenter d’harmoniser au mieux les prix des DPE sur l’ensemble du territoire ? Même si l’Alliance Diagnostic Immobilier s’oppose à cette idée, l’organisation estime que réfléchir à la tarification au mètre carré peut être une solution pour remédier à cette disparité territoriale.
Belgique