Alors que Dry January bat son plein, une équipe de chercheurs du Centre hospitalier Le Vinatier (Bron) s’est penchée sur la popularité de ce challenge auprès des Français et leur participation. Pour rappel, le Dry January – January challenge en français – a été lancé au Royaume-Uni en 2013 et se déroule en France depuis 2020. Il s’agit de ne pas boire une goutte d’alcool dès le 1est au 31 janvier. 5 000 adultes français, représentatifs de la population générale, ont participé à l’étude dont les résultats ont été publiés dans la revue Frontiers. Ils ont répondu à une enquête transversale, en ligne, entre le 8 et le 17 janvier 2024 – lors de la 5e édition en France.
4,5 millions de participants en France
Résultats : parmi les 4 075 consommateurs d’alcool au cours de l’année écoulée, 61 % connaissaient la campagne. Et parmi eux, 20 % ont participé au challenge, ce qui représente 12 % de l’ensemble des consommateurs d’alcool en France. Il s’agit d’une nette augmentation par rapport aux éditions précédentes. En 2021, selon Santé publique France, 53 % des 18-75 ans avaient entendu parler du défi de janvier et 4,5 % déclaraient avoir modifié leur consommation d’alcool en lien avec le défi, dont la moitié indiquaient avoir été totalement abstinents pendant un mois. En 2024, extrapolé à l’ensemble de la population adulte française, 4,5 millions de personnes auraient participé au Janvier Sec.
Une campagne qui a trouvé son public cible
La participation était similaire entre les hommes et les femmes (19 % et 21 %), mais plus élevée parmi les jeunes générations. “La participation diminue avec l’âge (29% chez les 18-34 ans, 20% chez les 35-54 ans et 15% chez les 55 ans et plus)”, notent les auteurs de l’étude. Quant aux participants, ils étaient plus susceptibles d’identifier leur consommation d’alcool comme à risque, une possible dépendance et étaient plus préoccupés par les effets de l’alcool sur leur santé et leur contrôle, ou manque de contrôle, sur l’alcool. Ainsi, selon les auteurs de l’étude, « Dry January semble remplir l’un de ses principaux objectifs en attirant les personnes les plus exposées aux méfaits de l’alcool, c’est-à-dire celles qui sont les plus susceptibles de bénéficier d’une telle campagne ».
Des participants qui réduisent leur consommation à moyen terme
Dans un deuxième volet de l’étude, réalisé auprès de près de 2 000 personnes, les participants ont été invités à répondre à un questionnaire concernant les améliorations observées et notamment leur niveau de consommation d’alcool. « Les premières analyses montrent que toutes ces mesures liées à la santé – bien-être physique, bien-être mental et qualité du sommeil – s’améliorent en février. » s’explique sur le plateau de RMC Louis-Ferdinand Lespine, psychologue, chercheur en psychiatrie et addictologie à Vinatier, et auteur principal de l’étude.
De plus, la consommation d’alcool diminue plusieurs mois après le défi de janvier. Dans le Quotidien du Médecin, il précise : « près de 60% des participants signalent une baisse de leur consommation en fréquence, en quantité ou les deux »poursuit le chercheur. Les participants se sont également déclarés plus « capable de refuser de consommer ». Les résultats de ce deuxième volet de l’étude Janover, dont la Société française d’addictologie est partenaire, ne sont pas encore publiés.
Source : Frontières, Prévalence et caractéristiques des participants à Dry janvier 2024 : résultats d’une enquête en population générale en France, décembre 2024, RMC, Le Quotidien du médecin