À la surprise générale, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a pris la 10e place du classement des personnalités préférées des Français. L’homme politique s’impose sur le terrain politique mais n’a pas encore arrosé son vin.
Dans le football, le numéro 10 est le maître du jeu. C’est par lui que tout ou presque se passe, lui qui distribue les ballons, et qui bien souvent, avec une action d’éclat et de grande classe, marque le but décisif. On se lève dans les tribunes, on l’acclame. Les enfants reçoivent un maillot à son nom avec un grand 10 au milieu du dos et un plus petit sur la poitrine. C’est sur lui que se tournent le plus volontiers les regards et les caméras lorsque les joueurs entrent sur le terrain, car il est vrai que de nombreuses légendes du football l’ont porté, ce numéro 10. Pelé, Zidane, Platini, Messi… Depuis ces derniers jours et la publication de le classement IFOP-JDD personnalités préférées des Français, nous avons un autre numéro 10. Bien qu’il ait le physique d’un sportif de ce niveau, ce n’est pas dans le football qu’il brille, mais dans un autre, qui se pratique sur un terrain infiniment plus émouvant et boueux. terrain, politique. Ce nouveau numéro 10 n’est autre, vous l’aurez compris, que Jordan Bardella. C’est en effet à ce rang estimable qu’il s’élève dans le palmarès 2024 d’affection populaire que le JDD paraît chaque nouvel an depuis 1988. Une augmentation d’une trentaine de places. Belle montée. Et qui couronne une saison réussie. Son livre Ce que je recherche fait sensation. Un véritable best-seller, malgré les critiques pincées de la bonne presse et les dénigrements vicieux de la race Apathy. L’intéressé s’est dit ravi de son numéro 10. À vingt-neuf ans et après seulement une dizaine d’années de carrière, on le serait moins. « Ce succès, j’en suis convaincu, ail a déclaré, est le fruit d’une affection mutuelle entre nous et les Français qui trouvent dans notre projet les réponses à leurs attentes. » Ce « nous » sent la modestie. Il se justifie aussi par les faits, puisque la capitaine de son équipe, Marine Le Pen, le suit immédiatement au classement. Elle porte cette année le dossard 11. Une progression fulgurante d’une cinquantaine de places. Rarement vu. Probablement, l’acharnement jugé injuste d’un arbitrage la menaçant d’une suspension de tous les matches pendant cinq ans aura eu une certaine influence en sa faveur. Les gens ne sont pas dupes. De temps en temps, il parvient à le faire savoir.
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Mais force est aussi de constater que ces performances – le mot n’est pas trop fort – doivent aussi beaucoup aux déclarations politiques du tandem, notamment celles, parmi les plus récentes, du jeune numéro 10, insistant fortement sur ses recommandations en matière de de politique de sécurité. Que ce soit lors de ses vœux ou lors d’un long entretien sur BFM TV mi-décembre, il a particulièrement pris soin de rappeler la fermeté des engagements pris par son parti en la matière : expulsion des délinquants étrangers, rétablissement des peines minimales. , démantèlement des réseaux criminels partout où ils prospèrent désormais, suspension des allocations familiales aux parents de jeunes délinquants… En cela, il n’a pas tort. Ce sont effectivement les attentes des Français. Cela dit, il est toujours à l’unisson de ce que ressentent les citoyens de ce pays lorsqu’il avoue que la distribution – injustifiée – de subventions à des pays étrangers, “fait mal” et quand il affirme qu’avec le Mercosur, la France se retrouve « violé de sa souveraineté ».
Ce numéro 10 au classement 2024 n’est certainement pas, à ce jour, le maître du jeu. Son parti, oui. Nous le verrons probablement à l’Assemblée dans les prochains jours. Une chose semble sûre : pour cette partie, le ballon n’est plus vraiment au centre.
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