Le fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, est décédé ce mardi à l’âge de 96 ans, a annoncé sa famille. Tout au long de sa longue carrière politique, il a utilisé la controverse comme carburant. Retour sur ces déclarations qui ont fait parler.
Jean-Marie Le Pen est décédé ce mardi 7 janvier, a annoncé sa famille à l’AFP. Il avait 96 ans. Homme fort de l’extrême droite depuis des années, il a commis de nombreux dérapages et polémiques tout au long de sa carrière politique.
Parmi ses diverses erreurs, plusieurs lui ont valu des condamnations judiciaires. Il a notamment déclaré que les chambres à gaz étaient un « détail de l’histoire » en 1987. Il était alors l’invité du Grand Jury sur RTL comme candidat à l’élection présidentielle qui devait avoir lieu huit mois plus tard.
“Je ne dis pas que les chambres à gaz n’existaient pas, je n’ai pas pu les voir moi-même, je n’ai pas particulièrement étudié la question, mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale”, dit-il à l’époque.
Il a été condamné à plusieurs reprises pour ses propos, qui n’ont pas contribué à le faire changer d’avis. En avril 2015, s’adressant à RMC-BFMTV, il déclarait : « Ce que j’ai dit correspondait à ma pensée. Je maintiens ces propos parce que je crois que c’est la vérité.
Cette nouvelle sortie marquera définitivement son départ de « son » parti, le Front Nation, chassé par sa propre fille Marine Le Pen, toujours à sa tête aujourd’hui.
Une agression contre un élu
Ce sont ses nombreuses provocations qui lui permettront de rassembler les électeurs. En 1993, il est reconnu coupable d’injures publiques envers le ministre de la Fonction publique de l’époque, Michel Durafour, qu’il avait surnommé « M. Durafour-crématorium ». En 1989, il a été condamné à une amende pour provocation à la haine pour avoir qualifié de « danger mortel (…) l’hégémonie résultant de l’explosion démographique du tiers-monde, et en particulier du monde islamo-arabe, qui pénètre actuellement dans notre pays ».
En 1998, il est même condamné à un an d’inéligibilité et trois mois de prison pour « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique dans l’exercice de leurs fonctions » après avoir agressé le maire de Mantes-la-Ville. et candidate socialiste aux élections législatives, Annette Peulvast-Bergeal.
Il sera à nouveau condamné pour contestation de crimes contre l’humanité en 2012 pour avoir déclaré en 2005 que « l’occupation allemande n’était pas particulièrement inhumaine.
Grâce à ses nombreux scandales, Jean-Marie Le Pen parvient à remonter dans les sondages jusqu’à l’épiphanie de sa carrière, sa qualification au second tour de l’élection présidentielle en 2002 où il recueille 16,9 % des voix au premier tour. avant de s’incliner au second tour face à Jacques Chirac.
Écrire avec Laurent Saigre