Électricité renouvelable (vidéo) – Vous et vos panneaux solaires – Actualités

Électricité renouvelable (vidéo) – Vous et vos panneaux solaires – Actualités
Électricité renouvelable (vidéo) – Vous et vos panneaux solaires – Actualités

L’énergie solaire a le vent en poupe. Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité qui comptait 556 039 foyers français équipés de panneaux solaires à la mi-2024 (un nombre multiplié par 3 en 2 ans), n’est pas le seul à le constater. L’enquête que nous avons menée début septembre auprès de la communauté Que choisir suggère également cette accélération.

Au total, 1 556 abonnés à notre newsletter et équipés de panneaux photovoltaïques nous ont répondu. Parmi eux, 350 avaient été équipés avant 2015, 202 entre 2015 et 2020… puis 329 juste entre 2021 et 2022 et même 696 depuis 2023. Difficile de ne pas corréler cet essor des installations avec la crise énergétique post-covid. Le prix du kWh d’électricité, au tarif réglementé, est passé de 14 centimes d’euro en 2015 à 25,2 centimes d’euro actuellement.

Un budget d’installation moyen de 10 500 €

Produire son électricité solaire devient alors une solution intéressante pour se prémunir de ces hausses qui risquent de se poursuivre, du moins dans l’immédiat. D’autant que dans le même temps, le coût des installations photovoltaïques a baissé ces dernières années. Le budget moyen investi par nos 1 556 répondants est de 10 500 €. Mais ceux qui se sont équipés avant 2015 ont déboursé en moyenne 20 000 €. La forte augmentation de la production mondiale de panneaux et les économies d’échelle qui en résultent expliquent en grande partie cette réduction de moitié du budget moyen d’installation. Mais d’autres facteurs entrent en jeu. Celui de pouvoir se contenter de moins de panneaux que par le passé. C’est le paradoxe : alors que la puissance moyenne des installations de nos répondants augmente – nous sommes passés de 3,3 kilowatts/crête (kWc) en moyenne à 3,8 kWc entre 2015 et 2024 – le nombre moyen de panneaux par installation va dans le sens inverse. Il est passé de 14 en 2015 à 9 aujourd’hui.

Les techniques d’installation ont également changé, ce qui contribue encore une fois à la réduction globale des coûts d’installation. Jusqu’à l’arrêté tarifaire du 9 mai 2017, les panneaux devaient être intégrés à la toiture, ce qui impliquait le retrait de tuiles ou d’ardoises. Non seulement cette technique peut poser des problèmes d’étanchéité – des installations mal conçues permettant à la pluie ou à l’air extérieur de s’engouffrer dans la maison – mais elle est aussi plus coûteuse (entre 500 et 1 500 € supplémentaires) que la superposition en toiture qui s’est largement répandue depuis. Dans ce cas, les panneaux ne sont plus intégrés à la toiture mais fixés sur des rails au-dessus des ardoises ou des tuiles. Avec cet avantage, outre le prix, que les panneaux sont mieux ventilés et affichent une meilleure productivité. 80% des installations récemment réalisées par nos répondants l’ont été avec cette technique, contre 6% pour l’intégration.

Le reste est installé au sol (10%) ou sur les balcons et murs de la maison (4%). On voit apparaître sur le marché des kits solaires « plug and play » auxquels Que choisir a réalisé un test en septembre 2024. Moins coûteux qu’une installation traditionnelle, faciles à monter, ces kits ont le mérite de démocratiser l’accès à la production d’énergie solaire. Mais attention à la déception : leur puissance de production est moindre. Cependant, dans notre enquête, les plus déçus de leurs investissements sont ceux équipés d’installations d’une puissance inférieure à 2 kWc ou qui produisent moins de 1 000 kWh par an.

De la vente totale à l’autoconsommation

En moyenne, nos 1 556 répondants produisent 3 500 kWh par an. 21 % vont même au-delà de 6 000 kWh. Mais l’enjeu n’est pas tant le volume d’électricité produit que la capacité à l’exploiter. Dans cette optique, les particuliers qui se sont équipés avant 2015 ne sont pas les plus malheureux. Certes, ils ont acheté leurs installations au prix fort (budget moyen de 20 000 €). Mais à l’époque, ils avaient signé des contrats de vente totale de l’électricité produite à des tarifs très attractifs et bloqués pour 20 ans. A plus de 60 centimes d’euros le kWh, nous disent plusieurs participants à notre enquête qui en étaient équipés à la fin des années 2000.

Avec de tels contrats, ces premiers convertis au photovoltaïque ont pu amortir rapidement leurs panneaux. « De 2016 pour une installation réalisée en 2009 »détaille l’un d’eux. Surtout, comme les 20 ans sont rarement dépassés, ils continuent de générer chaque année des revenus importants. Environ 1 200 € par an pour ceux qui se sont équipés avant 2015. Sans surprise, leur niveau de satisfaction est très élevé.

De tels contrats n’existent plus aujourd’hui. Pour la vente totale de l’électricité produite, le prix d’achat auprès d’EDF OA est actuellement de 12,05 centimes par kWh pour les installations d’une puissance inférieure ou égale à 3 kWh et de 10,24 centimes pour celle inférieure ou égale à 9 kWc. Mais depuis 2018, une autre manière de valoriser l’énergie produite s’est progressivement développée pour devenir aujourd’hui le modèle économique dominant. C’est l’autoconsommation, autrement dit la consommation pour ses usages de tout ou partie de l’énergie que nous produisons. Le surplus, lorsqu’il y en a, est réinjecté dans le réseau et peut être revendu. Le tarif de rachat est actuellement de 12,76 centimes pour les installations inférieures ou égales à 9 kWh.

Réduire au maximum les excès

En jouant sur ces deux tableaux, les particuliers qui se sont équipés entre 2019 et 2022 déclarent économiser 500 € par an en moyenne sur leur facture, grâce à l’autoconsommation, et générer 200 € de revenus via la vente des surplus. Un gain de 700€ au total. On est loin des 1 200 € par an gagnés en moyenne par ceux qui s’équipaient avant 2015. Mais compte tenu de la baisse des coûts d’installation et de la flambée actuelle des prix de l’électricité, le retour sur investissement redevient rapide. Nous le constatons également dans notre enquête : si la satisfaction de leur installation photovoltaïque est globalement mitigée pour ceux qui ont investi entre 2015 et 2018, elle redevient élevée chez ceux qui se sont équipés après 2019.

Tout l’enjeu, dans le contexte actuel, est de pouvoir auto-consommer un maximum de l’électricité solaire produite. En bref : avoir le moins d’excédent possible, dont le prix de rachat est actuellement peu attractif. L’exercice n’est pas simple, sachant que cette production se fait en grande partie pendant les heures de midi de la journée où, dans de nombreux cas, nous ne sommes pas chez nous.

Parmi nos 1 556 répondants, peu (6 %) possèdent encore des batteries domestiques pour panneaux solaires qui permettent de stocker une partie de l’électricité produite. Beaucoup disent y réfléchir mais jugent aujourd’hui ces batteries trop chères ou peu rentables. En revanche, la majorité de ces producteurs privés d’énergie solaire ont modifié leur comportement pour aligner au maximum leur consommation électrique sur leur production. Ainsi, 71% déclarent programmer le fonctionnement des appareils électroménagers dans la journée ou 58% effectuent davantage de tâches ménagères dans la journée. Autre statistique frappante : 19 % possèdent un véhicule électrique. L’avantage de ces véhicules électriques est qu’ils peuvent être programmés pour se recharger et démarrer pendant la journée lorsque les panneaux produisent.

Ne cédez pas au démarchage

La grande majorité des participants à notre enquête ne regrettent pas d’avoir investi dans des panneaux photovoltaïques. Certes, 14% ont rencontré des difficultés administratives pour s’équiper. Ils évoquent des délais très longs pour obtenir les autorisations de la mairie, obtenir des aides, avoir une visite du Consuel, etc. 7% ont également été confrontés à des problèmes techniques lors de la pose (tuiles cassées, onduleurs inadaptés à l’installation électrique, mauvaises poses). Enfin, 12 % des installations ont subi des pannes depuis leur démarrage. Ils surviennent au bout de plus de 5 ans (39% des cas) et ces problèmes concernent principalement (55%) l’onduleur, pièce maîtresse d’une installation photovoltaïque chargée de convertir l’électricité produite par les panneaux en courant alternatif injectable dans le réseau.

Le principal écueil concerne le démarchage. 7 % se sont lancés dans le photovoltaïque après avoir rencontré un démarcheur. Dans leur cas, l’installation a généré de nombreux problèmes (3 fois plus que la moyenne) et les coûts d’installation sont prohibitifs (17 000 € en moyenne, soit 40 % au-dessus de la moyenne). Pourtant, la production électrique est loin d’être au rendez-vous (moins de 2 700 kWh par an contre 3 500 kWh en moyenne). Evidemment, ils font partie des plus déçus.

 
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