Le rendez-vous était pris. Il a été honoré. Lundi 6 janvier 2025, le personnel hospitalier était en grève à l’accueil de l’hôpital de Romorantin suite à l’appel lancé par l’intersyndicale CFDT-Sud-CGT. Certains salariés, affectés à leur poste, ont même accroché de petites pancartes dans le dos en soutien à la grève : « Soyez le soignant que vous aimeriez avoir si vous étiez à la place du patient »est écrit sur l’un d’eux.
« Nous sommes grignotés avec le peu que nous avons »
Une grève appelée après le dernier comité social d’établissement (CSE) du 19 décembre 2024 où a été discutée la fin des deux jours d’assujettissement. Les organisations syndicales craignent également une réduction des effectifs et réclament l’application de deux jours d’habillage et de déshabillage.
« Nous sommes grignotés avec le peu que nous avons »dénonce un groupe de soignants qui “refuse de perdre [les] deux jours de sujétion. » Une manifestation en réponse à un « marre de la marée montante. Nous avons fait ce travail pour le côté humain et nous devons nous déshumaniser »ajoutent les grévistes.
Personnel épuisé
Ils soulignent également le manque de temps disponible pour les patients en raison de « En travaillant à un rythme serré, nous sommes toujours pressés et cela se fait au détriment des patients. Cela nous fait mal au cœur ». « Nous sommes tous épuisésintervient une aide-soignante de l’Ehpad des Mimosas. Nous avons calculé : nous disposons de douze minutes par résident car nous sommes quatre pour nous occuper d’une cinquantaine de personnes. » Selon le personnel soignant, ce sont les patients eux-mêmes qui leur font remarquer “que le service se dégrade”. Alors face à la fatigue physique et mentale, certains se retrouvent en arrêt maladie mais « Même en dehors du travail, nous nous sentons coupables envers nos collègues »témoignent, touchés, plusieurs soignants.
Les grévistes pointent aussi le problème d’attractivité de l’hôpital de Romorantin. « Certains hôpitaux ont deux jours de contention et deux jours d’habillage et de déshabillage et nous n’aurions rien ? » ils s’interrogent. “A Blois, ils ont deux jours pour s’habiller”précise Yann Fixot de la CFDT.
“On se sent méprisé”
Autre raison de cette mobilisation, des propos qui auraient été tenus par le directeur de l’établissement Pierre-Henri Guillet lors de ce CSE. Malgré un démenti de ce dernier basé sur le fait que les échanges “été enregistré”le personnel soignant a “J’ai pris une gifle. Nous nous sentons méprisés même si si nous n’étions pas là, personne ne serait là. »
Les employés et les syndicalistes sont “conscient des difficultés financières” et j’accepte de “un effort collectif” mais ces derniers croient que cela se produit « toujours au détriment du même ».
Alors que le directeur de l’hôpital exprime ses vœux aujourd’hui, mercredi 8 janvier, nul doute que le personnel soignant sera particulièrement attentif aux propos tenus.