Le président élu américain, qui dit vouloir prendre le contrôle de ce pays constitutif du Royaume du Danemark, promet que les Etats-Unis « protégeront » et « chériront » le Groenland en cas de rattachement.
Le forçage de la famille Trump. Deux semaines après que le président élu américain, dont la victoire a été officiellement certifiée par le Congrès, ait affirmé que le « contrôle du Groenland » par les États-Unis était une « nécessité absolue », ces derniers ont annoncé lundi 6 janvier que son fils Donald Trump Jr s’y rendrait prochainement. ce pays constitutif du Royaume du Danemark.
Le président républicain a déclaré sur son réseau Truth que son fils serait accompagné d’autres « représentants ». « Le Groenland est un endroit incroyable et ses habitants, si et quand ils font partie de notre nation, en bénéficieront énormément », a-t-il écrit.
“Nous protégerons (le Groenland) et nous le chérirons”, a ajouté le milliardaire de 78 ans, qui prêtera serment le 20 janvier, concluant : “Rendre sa grandeur au Groenland”.
Il a joint à son message la vidéo d’un homme, présenté comme un habitant de l’île, qui porte l’emblématique casquette rouge des trumpistes avec le slogan « Make America Great Again », et qui se dit favorable à un rachat par les Trump. ÉTATS-UNIS.
Pas une visite officielle
De son côté, la diplomatie danoise a indiqué à l’AFP “prendre note de la visite prévue de Donald Trump Jr au Groenland”, ajoutant qu’il ne s’agissait pas “d’une visite officielle américaine”.
La visite de Donald Trump Jr, dont aucun détail n’a été rendu public, est privée, a déclaré un diplomate groenlandais, Mininnguaq Kleist, à la télévision publique danoise DR. Il ne devrait pas non plus rencontrer de responsables locaux pendant son séjour.
Cependant, le départ de Donald Trump en décembre a provoqué un tollé au Groenland, et le Premier ministre de l’île autonome danoise, Múte Egede, a indiqué que le territoire ne serait « jamais à vendre ». « Nous ne perdrons pas le combat que nous menons depuis des années pour la liberté », a-t-il déclaré.
Lundi, afin de montrer l’attachement du Danemark au Groenland, la famille royale a décidé de revoir ses armoiries officielles et de donner une place bien plus importante à l’ours polaire et au bélier. Un choix éminemment politique car celles-ci représentent chacune une partie du territoire du Royaume du Danemark : la première symbolise le Groenland et la seconde les îles Féroé.
Par ailleurs, Sebastian Olden-Jørgensen, historien à l’Institut Saxo de l’Université de Copenhague, estime que ce choix est un signal clair de la famille royale dans un contexte où les appels à l’indépendance du Groenland se multiplient.
Expansion
Ce n’est pas la première fois que Donald Trump annonce son projet d’acquérir le Groenland. Lors de son premier mandat en 2019, il avait évoqué l’idée d’acheter ce territoire quatre fois grand comme la France et riche en ressources naturelles (eau, pétrole, gaz, or, nickel, uranium…).
La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, avait alors estimé qu’il s’agissait d’une « discussion absurde ». « Le Groenland n’est pas danois. Le Groenland est groenlandais », a-t-elle déclaré. Cela a conduit Donald Trump à annuler un voyage d’État dans le pays.
Les désirs expansionnistes et intrusifs de Donald Trump semblent n’avoir aucune limite. Peu de temps après la démission du Premier ministre canadien Justin Trudeau, il a de nouveau proposé de « fusionner » le Canada avec les États-Unis, une remarque qu’il a faite à plusieurs reprises récemment.