Le président Emmanuel Macron a estimé, lundi 6 janvier, que l’Algérie est « déshonneurs » en ne libérant pas l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, arrêté mi-novembre à Alger. « L’Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d’enfants et tant d’histoires entre dans une histoire qui la déshonore, empêchant un homme gravement malade de se soigner. Ce n’est pas à la hauteur de ce que c’est.a-t-il affirmé devant les ambassadeurs de France réunis à l’Elysée.
« Et nous qui aimons le peuple algérien et son histoire, [nous] demande[ons] exhorte son gouvernement à libérer Boualem Sansal”il a ajouté. Ce « combattant de la liberté » Est « détenu de manière totalement arbitraire par des responsables algériens »il a insisté.
Détracteur du pouvoir algérien, Boualem Sansal, 80 ans, est incarcéré depuis la mi-novembre pour atteinte à la sécurité de l’État et est en unité de soins depuis la mi-décembre. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a évoqué pour la première fois son arrestation le 29 décembre, la qualifiant“imposteur” envoyé par la France.
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L’auteur de 2084 : la fin du Mondenaturalisé français en 2024, est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du code pénal algérien, qui punit « comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sécurité de l’État, l’intégrité territoriale, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ».
Dimanche, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, s’est déclaré « très préoccupé par le rejet de la demande de libération adressée par Boualem Sansal et ses avocats », lors d’une interview pour RTL, M6, Le Figaro et Sénat public. « Je suis préoccupé par son état de santé et (…) La France est très attachée à la liberté d’expression, à la liberté d’opinion et considère que les raisons qui ont pu conduire les autorités algériennes à l’incarcérer ne sont pas valables.a noté M. Barrot.
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Des “doutes” sur l’intention d’Alger
L’arrestation de M. Sansal s’ajoute à la nouvelle crise entre Paris et Alger, initiée en juillet par la décision d’Emmanuel Macron de reconnaître le Sahara occidental comme relevant de la souveraineté marocaine. L’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental, considérée comme un « territoire non autonome » par l’ONU, oppose depuis un demi-siècle le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.
Jean-Noël Barrot publié dimanche “des doutes” sur la volonté d’Alger de respecter la feuille de route des relations bilatérales franco-algériennes. En août 2022, Emmanuel Macron, en visite dans la capitale algérienne, signe une déclaration commune avec Abdelmadjid Tebboune, acceptant d’assouplir la position française sur les visas dans le cadre d’une immigration choisie, tandis que l’Algérie s’engage à lutter davantage contre l’immigration clandestine.
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«Nous voulons [la feuille de route] peut être suivia-t-il déclaré. Mais on observe des postures, des décisions de la part des autorités algériennes qui permettent de douter de l’intention des Algériens de s’en tenir à cette feuille de route. Car pour tenir la feuille de route, il en faut deux. » « Nous souhaitons entretenir les meilleures relations avec l’Algérie (…) mais ce n’est pas le cas aujourd’hui »a regretté le ministre français.
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