La démission de Justin Trudeau, lundi, a fait des vagues auprès des politiciens, des organisations et des communautés autochtones. Tout en soulignant les progrès réalisés en matière de réconciliation au cours des dix dernières années, ils ont également exprimé leurs inquiétudes quant à l’incertitude politique imminente et à l’éventualité d’un gouvernement conservateur.
Le premier ministre a été un allié en faveur d’une réconciliation significative et a établi une nouvelle norme que les futurs premiers ministres devront dépasser.
Dans une publication sur Facebook, la cheffe de l’Assemblée des Premières Nations (APN), Cindy Woodhouse Nepinak, n’a pas tardé à saluer le travail de Justin Trudeau depuis son arrivée au pouvoir en 2015 en ce qui concerne les questions autochtones. .
Au cours de sa décennie au pouvoir, Justin Trudeau a fait plus pour améliorer la qualité de vie des membres des Premières Nations que tout autre premier ministre dans l’histoire de ce pays.
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Dans un communiqué, la chef se montre cependant plus critique et déclare avoir observé des retards importants dans l’avancement des dossiers clés
au cours des derniers mois. Elle a notamment déploré le manque d’engagement du gouvernement à renégocier une réforme à long terme des services à l’enfance et les retards dans l’adoption du projet de loi C-61 sur l’eau potable pour les Premières Nations.
Cette loi est en préparation depuis longtemps et nous demandons à nouveau qu’elle soit soumise au processus d’approbation le plus rapidement possible.
insista-t-elle.
Le chef duAPN a également averti que d’ici le 24 mars 2025 – date jusqu’à laquelle le Parlement sera prorogé – le gouvernement doit veiller à ce que les questions critiques touchant les Premières Nations demeurent une priorité
.
De son côté, l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) a tenu à souligner la « volonté » de Justin Trudeau de travailler en partenariat avec les peuples autochtones durant son mandat, le félicitant pour l’adoption par son gouvernement de la Déclaration des Nations Unies sur la Loi sur les droits des peuples autochtones. C’était un premier pas vers une relation renouvelée avec les peuples autochtones
a écrit l’Assemblée sur les réseaux sociaux.
Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (Photo d’archive)
Photo : - / Ivanoh Demers
L’APNQL souligne toutefois qu’à la suite du départ de M. Trudeau, cette transition politique marquera un moment charnière et les relations avec les Premières Nations doivent demeurer une priorité pour les années à venir, quel que soit le parti
.
La réconciliation, « pas seulement une affaire du gouvernement libéral »
En entrevue avec Espaces autochtones, la sénatrice indépendante Michelle Audette dresse pour sa part un bilan mitigé du mandat de Justin Trudeau. Je reste quand même un peu amer. Le mouvement indigène a tellement de luttes et peu de ressources
a-t-elle déclaré, tout en déplorant que toutes les promesses du gouvernement depuis 2015 n’aient pas été honorées.
Cette dernière a notamment énuméré les blocages au Parlement en matière d’eau potable, de petite enfance, d’éducation et par rapport à l’Enquête nationale sur les femmes et filles autochtones disparues et assassinées (ENFADA), dont elle était la présidente. commissaire de 2016 à 2019.
La fonction publique a ralenti les choses et les élus n’en ont pas fait des priorités
regrette celui qui a néanmoins tenu à saluer l’ancien ministre des Relations Couronne-Autochtones Marc Miller, le meilleur ministre que nous ayons eu
.
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Sénatrice indépendante Michèle Audette (Archives photos)
Photo : - / Ivanoh Demers
Par ailleurs, Mme Audette, qui était candidate libérale dans la circonscription de Terrebonne en 2015, affirme inquiétude
de l’éventuelle entrée au pouvoir des conservateurs, craignant d’éventuels revers dans les luttes indigènes.
Je travaillerai avec tous les premiers ministres, mais ceux qui incitent à la violence me font peur
dit celui qui vient de la communauté innue de Uashat mak Mani-Utenam au Québec.
Il va falloir se mobiliser. La réconciliation n’est pas seulement l’affaire du gouvernement libéral. Cela m’appartient et cela appartient [à un] Le gouvernement conservateur aussi.
Au Québec, et plus particulièrement sur la Côte-Nord, les chefs innus ont salué le travail de M. Trudeau au fil des années, mais ont également exprimé leurs inquiétudes pour l’avenir.
Le chef de la communauté Matimekush-Lac John, Réal McKenzie, a dit « regretter » la démission du premier ministre. Les libéraux ont toujours été à l’écoute de nos enjeux et les choses ont beaucoup progressé avec eux.
il a résumé.
De son côté, le chef de la communauté Ekuanitshit, Jean-Charles Pietacho, s’est dit « très préoccupé », tant par le « départ de Trudeau » que par « l’arrivée potentielle » au pouvoir du chef conservateur Pierre Poilievre.
M. Pietacho a notamment précisé qu’il était préoccupé par la sauvegarde de certains acquis obtenus sous les libéraux en faveur de la réconciliation, notamment l’accord de 47,8 milliards de dollars visant à réformer le système de protection de l’enfance des Premières Nations.
With information from Raphaëlle Laverdière and Charles-Étienne Drouin