ANATOLIE STEPANOV / AFP
Un soldat ukrainien occupe ses positions sur la ligne de front près de la ville de Kreminna, dans la région de Louhansk, le 17 juin 2023, au milieu de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Photo d’illustration
GUERRE EN UKRAINE – Que se passe-t-il avec la brigade « Anne de Kyiv » ? Après l’annonce de l’ouverture d’une enquête en Ukraine concernant des cas d’abus de pouvoir et de désertions, l’armée a reconnu ce lundi 6 janvier qu’il existait “problèmes” au sein de cette brigade en partie entraînée et équipée par la France. Voici ce que nous savons.
• Qu’est-ce que la brigade « Anne de Kyiv » ?
Le nom de cette brigade vient de l’épouse du roi de France Henri Ier, fille de Iaroslav le Sage, grand prince de Kiev au XIe siècle. La devise de la brigade est le mot d’ordre de la bataille de Verdun : « Ils ne passeront pas ».
Sur cette unité de 4 500 soldats, l’état-major, trois bataillons d’infanterie et leurs appuis (génie, artillerie, défense sol-air et reconnaissance) ont été formés en France, soit environ 2 000 hommes, dont 90 % de conscrits sans expérience du combat, accompagnés de 300 superviseurs ukrainiens. Le reste de la brigade a été formé en Ukraine. Des soldats formés en France sont rentrés en Ukraine le mois dernier.
Le président français Emmanuel Macron a rendu visite début octobre aux soldats de la 155e brigade ukrainienne lors de leur entraînement en France. Paris a également transféré à cette brigade 128 véhicules de transport de troupes VAB, 18 chars AMX-10, 18 canons automoteurs César ainsi que des camions, des véhicules blindés d’évacuation sanitaire, des postes de tir de missiles anti-aériens et antichar Mistral. Milan.
• De quoi est-il accusé ?
Selon le célèbre journaliste ukrainien Iouri Boutoussov, près de 1 700 soldats de la brigade ont déserté, la plupart avant même le déploiement de leur unité au front, et 50 lors d’un entraînement en France.
Dans un long post sur Facebook, il accuse le commandement militaire ukrainien d’avoir échoué dans la formation initiale de la brigade, qui s’est déroulée dans un « chaos organisationnel complet » et d’avoir envoyé ses soldats dans d’autres unités pour « boucher les trous » en termes de personnel.
La lecture de ce contenu peut entraîner le dépôt de cookies par l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte tenu des choix que vous avez exprimés concernant le dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies « Contenu tiers » en cliquant sur le bouton ci-dessous.
Lire la vidéo
Selon lui, ce qui restait de la brigade a été envoyé notamment à Pokrovsk, l’un des secteurs les plus chauds du front de l’Est, tandis que son commandant a été limogé, ainsi que plusieurs de ses subordonnés.
Toujours selon ce journaliste ukrainien, la brigade n’était pas équipée de drones ni de matériel de brouillage électronique, outils devenus indispensables aux unités militaires dans cette guerre. “En raison de cette attitude criminelle envers la vie des soldats, la 155e brigade a subi des pertes importantes dès les premiers jours”il a accusé.
Problèmes au sein de la brigade « Anne de Kiev » avait déjà été dénoncée par la députée ukrainienne Mariana Bezougla, connue pour ses critiques virulentes à l’égard du haut commandement militaire, qui parlait début décembre d’un « brigade zombie » formé aux fins de publicité “.
• Quelle est la réaction de l’Ukraine ?
Après plusieurs jours de silence, le commandant des forces terrestres ukrainiennes Mikhaïlo Drapaty a admis ce lundi « problèmes de commandement et de processus de formation »plus “ peut-être étape par étape sur l’échelle (…) présentée”. “Dans la mesure du possible, tous ces problèmes sont en train d’être résolus.”a-t-il poursuivi, assurant que le nombre de désertions de militaires formés en France était « minimum ».
“Il y a eu certains problèmes, et ils existent toujours, personne ne les cache”dit-il. « Nous prenons certaines mesures, notamment en termes de formation et de coordination, pour que cette unité militaire soit véritablement prête à remplir ses missions »il a ajouté.
Le militaire a également reconnu, dans un rare aveu de l’état-major ukrainien, que les problèmes rencontrés par la brigade « Mère à Kyiv » étaient “ systémique pour les autres brigades » : « Ce n’est pas un secret ». Pour les résoudre, nous avons également besoin d’une approche globale »a-t-il estimé, au moment où les forces ukrainiennes luttent contre les troupes russes, plus nombreuses et mieux armées.
• Et la France ?
De son côté, un responsable de l’état-major français a déclaré à l’AFP que“il y a eu un certain nombre de désertions, mais qui restent très marginales compte tenu du volume de personnes (…) formées”, évoquant “quelques dizaines” de désertion sur le territoire français.
“Ils étaient dans les casernes françaises, ils avaient le droit de sortir”a-t-il ajouté, précisant que la formation avait été « selon ” aux souhaits des Ukrainiens, en matière “ équipement, temps et niveau de formation ». « Si quelqu’un désertait, un procureur français n’avait aucune autorité pour arrêter cet individu. Et le droit accordé aux autorités ukrainiennes sur le sol français n’est qu’un droit disciplinaire.» il a ajouté.
De son côté, le ministère français des Armées a indiqué que la France avait « demandé des explications à l’Ukraine » sur le sujet. “ Les Ukrainiens restent souverains dans l’usage de leurs moyens militaires, mais la brigade n’a pas été entraînée en France pour être délocalisée. »avons-nous ajouté de la même source.
L’armée française a constaté des cas de désertions » dans les mêmes proportions que pour toutes les formations de soldats ukrainiens en dehors de l’Ukraine » et « évidemment informé son partenaire ukrainien ». According to the Hôtel de Brienne, France “ formé, de manière inédite, tous les niveaux militaires d’une brigade »répondant “ besoins opérationnels définis par l’Ukraine. La qualité des formations dispensées en France n’est pas remise en cause ».
Voir aussi sur HuffPost :
La lecture de ce contenu peut entraîner le dépôt de cookies par l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte tenu des choix que vous avez exprimés concernant le dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies « Contenu tiers » en cliquant sur le bouton ci-dessous.
Lire la vidéo