La Russie affirme avoir conquis la ville stratégique de Kurakhové, dans l’est de l’Ukraine, après une longue bataille, alors que les forces ukrainiennes contre-attaquent dans la région russe de Koursk. Le retour de Trump à la Maison Blanche sème l’incertitude…
Alors que les spéculations vont bon train sur d’éventuelles négociations de paix avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, la Russie et l’Ukraine intensifient leurs offensives pour renforcer leurs positions sur le terrain. Moscou a annoncé lundi avoir conquis la ville stratégique de Kourakhové, dans l’est de l’Ukraine, une prise qui pourrait accélérer son emprise sur la région de Donetsk.
Une victoire clé pour la Russie à Kurakhové
Après près de trois mois de combats acharnés, l’armée russe a revendiqué le contrôle total de Kurakhové, une ville minière de 22 000 habitants avant le conflit. Située au sud-ouest du bassin industriel du Donbass, elle constituait une position défensive majeure pour les forces ukrainiennes dans ce secteur.
Sa capture offre plusieurs avantages stratégiques aux Russes :
- Accès à d’importants gisements de lithium, un minéral rare et convoité
- Contrôle d’une centrale électrique au charbon, bien qu’endommagée
- Une menace accrue pour Pokrovsk, nœud logistique crucial pour l’armée ukrainienne
Même si Kiev n’a pas confirmé la perte de Kourakhové, se limitant à évoquer des « opérations d’assaut », une carte des combats dressée par une source proche du front montre la ville entièrement aux mains des Russes. Moscou estime que cette conquête lui permettra de s’emparer du reste de la région de Donetsk « à un rythme accéléré ».
Des gains importants pour la Russie à l’Est
Depuis fin 2024, les forces russes ont accéléré leur avancée dans l’est de l’Ukraine, enregistrant ainsi leurs avancées les plus significatives depuis le début de l’invasion. Outre Kourakhové, ils revendiquèrent également la prise du hameau de Datchenské, au sud de Pokrovsk.
Les Ukrainiens avaient fait de Kurakhové une zone fortifiée dotée d’un réseau développé de positions de tir et de communications souterraines.
Selon le ministère russe de la Défense
Malgré ces progrès, la Russie n’a pas réussi à réaliser une percée décisive. Selon des sources ukrainiennes, elle subirait des pertes « épouvantables » dans ces offensives. Kiev, de son côté, tente de reprendre l’initiative, comme en témoigne une contre-attaque dans la région russe de Koursk.
Une contre-offensive ukrainienne à Koursk
Depuis août dernier, des unités ukrainiennes occupent plusieurs centaines de km² dans la région frontalière de Koursk, en Russie, malgré les tentatives de Moscou pour les déloger, avec le soutien de soldats nord-coréens selon Kiev.
Les forces ukrainiennes y auraient lancé une nouvelle offensive majeure ces derniers jours. Si la Russie affirme avoir repoussé l’attaque, l’Ukraine reste pour l’instant discrète sur cette opération. Cette région revêt une importance stratégique, permettant à Kyiv de menacer les lignes d’approvisionnement russes.
L’ombre des négociations avec le retour de Trump
Parallèlement à ces évolutions sur le terrain, la perspective de négociations de paix semble se préciser avec le retour à la Maison Blanche de Donald Trump le 20 janvier. Le président élu, principal pourvoyeur d’aide à l’Ukraine, a promis de mettre fin rapidement au conflit. .
Kiev espère des décisions fortes de sa part, même si le milliardaire républicain n’a fait aucune proposition concrète. Les autorités ukrainiennes craignent également une baisse du soutien américain, Trump ayant critiqué à plusieurs reprises les milliards de dollars fournis.
Le Kremlin a, de son côté, rejeté l’idée d’un cessez-le-feu, fixant comme conditions préalables que l’Ukraine dépose les armes, cède quatre régions partiellement occupées ainsi que la Crimée annexée en 2014, et renonce à entrer dans l’OTAN. Des conditions inacceptables à ce stade pour Kyiv.
Dans ce contexte incertain, Russes et Ukrainiens s’efforcent de marquer des points décisifs. La prise de Kourakhové illustre la volonté de Moscou d’achever la conquête du Donbass. Reste à savoir si les forces de Kiev parviendront à stopper cette dynamique, alors que l’issue diplomatique du conflit reste très floue.
