Le premier ministre Justin Trudeau convoquera ses homologues provinciaux à Ottawa mercredi prochain pour discuter de la relation canado-américaine, a déclaré mardi soir à la Presse canadienne une source de son entourage qui n’était pas autorisée à s’exprimer publiquement.
Cette convocation intervient après que le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a déclaré que les premiers ministres provinciaux devaient prendre les devants dans la lutte contre les menaces de droits de douane du président élu des États-Unis, Donald Trump, à la suite de l’annonce de la démission du premier ministre Trudeau.
Selon M. Eby, lui et d’autres premiers ministres prévoient de se rendre à Washington, où M. Trump sera investi ce mois-ci, pour tenter de le convaincre d’abandonner ses propositions de tarifs douaniers.
Cette annonce intervient le jour même où M. Trump a menacé d’utiliser la « force économique » pour faire du Canada 51e État et a promis des tarifs douaniers substantiels sur le Canada et le Mexique lors de sa première conférence de presse depuis que sa victoire électorale a été certifiée.
M. Eby a déclaré que les dirigeants provinciaux et territoriaux avaient prévu une réunion virtuelle ce mercredi pour discuter de la façon dont ils peuvent se coordonner, à la lumière de l’annonce de la démission du premier ministre Trudeau une fois qu’un nouveau chef libéral aura été choisi.
« Compte tenu de l’état actuel du gouvernement fédéral, ce sont les premiers ministres du Canada qui ont pris l’initiative sur ce dossier, et nous allons donc continuer à travailler dans ce sens », a-t-il souligné.
M. Eby a déclaré que les premiers ministres soutiendraient que les tarifs proposés « entraîneront une augmentation significative des prix pour les Américains » sur des coûts comme l’habitation et l’électricité.
La date de la mission commerciale des premiers ministres provinciaux à Washington n’a pas encore été fixée.
« Totalement injustifié »
Donald Trump a déjà déclaré qu’il imposerait des droits de douane de 25 % sur les importations en provenance des voisins les plus proches des États-Unis, à moins que ceux-ci n’arrêtent le flux de drogues illégales et de migrants à travers la frontière.
Selon M. Eby, les droits de douane sont « totalement injustifiés » et les problèmes à la frontière peuvent être résolus sans droits de douane.
« Cela n’a aucun sens de punir à la fois les Américains et les Canadiens pour résoudre ce problème. Nous pouvons le faire ensemble », a déclaré mardi M. Eby.
La Chambre des communes à Ottawa est prorogée jusqu’au 24 mars et nombreux sont ceux qui s’attendent à ce qu’un nouveau chef libéral soit en place avant cette date.
Les députés de la Colombie-Britannique ne devraient pas revenir à la Chambre avant la mi-février.
M. Eby a déclaré qu’il n’y avait « aucun doute » que la législature serait rappelée immédiatement s’il était nécessaire de coordonner son travail avec Ottawa pour répondre aux tarifs.
« Ainsi, si une mesure de représailles, par exemple, nécessitait une législation provinciale, ou s’il y avait une initiative frontalière coordonnée nécessitant une législation provinciale, nous n’hésiterions pas », a-t-il déclaré.
« Aucune proposition de ce type n’a encore été faite. Nous aurons des discussions ce mercredi avec les premiers ministres de partout au Canada pour nous assurer que nous coordonnons nos efforts. Et j’espère que, même malgré la démission du Premier ministre, le gouvernement fédéral sera en mesure de participer de manière significative à nos efforts pour aller de l’avant », a-t-il ajouté.
