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Gerhard Pfister, le maître du jeu
En annonçant son retrait de la présidence du Centre, le Zougois bouscule le calendrier politique et lance les paris sur le Conseil fédéral.
Commentaire Publié aujourd’hui à 12h59
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Gerhard Pfister a toujours une longueur d’avance. Parfois même deux. Ce lundi, le Zougois n’a pas simplement annoncé son retrait de la présidence du Centre. Non, il a fait bien plus.
Déjà parce qu’il lance – avec deux ans d’avance – les élections fédérales de 2027 en assurant qu’on parlera beaucoup de son parti. Faut-il avoir un président unique ou une co-présidence ? Qui sont les candidats potentiels ? Leur vision ? Leur profil ? Dans les prochains mois, la course à la tête du Centre sera scrutée de près.
Mais ce timing, « bon pour le parti », l’est aussi pour lui dans la perspective d’arriver un jour au Conseil fédéral. En vieux voyou politique, Gerhard Pfister sait très bien que la seule réponse valable à une affirmation selon laquelle la tâche ne vous intéresse pas est « non ». Un mot qu’il ne prononce pas.
En affirmant qu’il reste un « animal politique » « prêt à relever de nouveaux défis », il s’impose en fait comme candidat à la plus haute fonction lorsqu’il faudra remplacer Viola Amherd, ou ravir l’un des deux sièges du PLR. Ce qui n’est pas anodin, alors que les rumeurs de départs prochains du gouvernement bruissent à Berne fédérale.
Dans cette course, Gerhard Pfister serait alors redoutable, lui qui coche toutes les cases. Il vient d’une région – la Suisse centrale – qui a longtemps été absente de l’université. Clairement à droite à ses débuts, il a su au fil du temps forger des compromis avec la gauche. Surtout, il a su s’imposer comme un leader respecté du Centre, même s’il a été perçu comme le loup dans la bergerie lors de son élection.
Quant à son défaut – il a 62 ans – il suffit de regarder au-delà de la frontière pour constater qu’il n’est pas rédhibitoire. Pour devenir chef du gouvernement français, le centriste François Bayrou a attendu 73 ans.
Florent Quiquerez est journaliste à la rubrique Suisse depuis 2015. Spécialisé en politique, il couvre principalement l’actualité fédérale. Auparavant, il a travaillé comme correspondant parlementaire des Radios Régionales Romandes.Plus d’informations
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