Ce lundi 6 janvier 2024, Nicolas Sarkozy se retrouve une nouvelle fois face à la justice. Accusé de financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007, l’ancien président conteste fermement les faits.
Alors que dimanche 29 décembre les vacances de fin d’année de Nicolas Sarkozy et de son épouse Carla Bruni aux Seychelles ont été révélées par des stories TikTok postées par leur fille Giulia, l’ancien président s’apprête à affronter un tout autre décor. Déjà condamné à deux reprises pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire Bismuth, ainsi que pour financement illégal de campagne dans l’affaire Bygmalion, l’ancien président de la République revient une nouvelle fois devant les juges. Cette fois, il livrera la mère des batailles confronté à des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
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Pour lui, il s’agit d’une « fable » qu’il rejette fermement. Lors de son interrogatoire, il a affirmé qu’il n’y avait pas « pas même un début de preuve ». A l’aube de ce procès hors norme, ses enjeux, tant politiques que juridiques, apparaissent colossaux. Avec pas moins de douze autres accusés, dont d’anciens ministres, cette audience historique s’annonce scrutée de près jusqu’à son issue.
Que reproche-t-on à l’ancien chef de l’Etat ?
L’ancien chef de l’Etat est aujourd’hui accusé de quatre chefs d’accusation, dont corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagnes électorales et association de malfaiteurss. A ses côtés, comparaissent onze autres prévenus, dont ses anciens proches collaborateurs. Brice Hortefeux, Claude Guéant, Thierry Gaubert et Eric Woerthainsi que des intermédiaires comme Ziad Takieddine. Pour rappel, l’affaire avait débuté en mars 2011 avec les déclarations de Saïf al-Islam, fils de Mouammar Kadhafi, affirmant que la campagne présidentielle de 2007 avait été financée par le régime libyen. Une accusation renforcée en avril 2012 par la publication, par Mediapart, d’une note indiquant un montant de 50 millions d’euros. Suite à cela, il a ensuite dénoncé « un faux grossier », mais sa plainte a été rejetée, laissant place à une enquête de longue haleine.
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Cette dernière, ouverte en 2013, a révélé de nombreux obstacles. Les juges déplorent « manque de volonté politique « pour faire la lumière sur cette affaire et dénoncer le refus de déclassifier des documents clés. Malgré cela, ils estiment qu’un «pacte de corruption » a été liée lors de la visite de l’ancien président en Libye en 2005. Depuis, plusieurs témoins, dont l’homme d’affaires franco-libanais, affirment avoir offert des valises de billets au clan Sarkozy. Cependant, les juges n’ont pas retenu les accusations selon lesquelles il aurait directement reçu ces fonds.
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Ce que risque Nicolas Sarkozy s’il est reconnu coupable
Si les accusations portées contre le mari de Carla Bruni étaient avérées, il s’exposerait à des sanctions particulièrement lourdes. Pour les charges retenues, il risque une peine maximale de dix ans de prison, assortie d’une amende pouvant aller jusqu’à 375 000 euros et d’une interdiction d’exercer des fonctions publiques, y compris le droit de vote et d’éligibilité, pour une durée de cinq ans. Une telle condamnation marquerait un précédent historique en France puisqu’aucun ancien président n’a été jugé pour des accusations d’une telle gravité.
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Pour l’instant, aucune preuve matérielle directe n’établit un lien entre Nicolas Sarkozy et ces flux financiers. “JEIl n’y a pas de financement libyen pour la campagne. Nicolas Sarkozy va combattre la construction artificielle imaginée par le parquet », a déclaré son avocat Me Christophe Ingrain. Ce procès tentaculaire, présidé par la juge Nathalie Gavarino, a jusqu’au 10 avril 2025 pour statuer sur cette affaire complexe.