(AOF) – Imerys (+5,92% à 29 euros) enregistre l’une des plus fortes hausses du SBF 120 après des avancées sur la procédure liée à son litige sur le talc aux Etats-Unis. Le producteur de minéraux industriels indique que « plus de 90 % des plaignants qui ont voté pour le plan de réorganisation des entités nord-américaines de talc proposé dans le cadre de leur procédure Chapter 11, l’ont accepté ». Imerys fait ainsi référence à une procédure relevant du droit américain des faillites. Le seuil d’approbation légalement requis a ainsi été atteint.
Imerys se félicite de ces avancées même s’il reste encore quelques étapes à franchir avant la conclusion du processus du Chapitre 11.
Cette procédure se poursuit désormais en vue de l’audience de confirmation du Plan devant le Tribunal compétent, actuellement prévue pour le deuxième trimestre. Sous réserve de cette confirmation, le tribunal de district des États-Unis examinera et approuvera également la décision rendue.
“La provision constituée dans les comptes consolidés d’Imerys est jugée adéquate pour couvrir les conséquences financières de ce plan et la résolution des passifs historiques liés à l’activité talc du Groupe aux Etats-Unis”, a indiqué Imerys dans un communiqué.
En novembre dernier, Imerys a annoncé que le tribunal fédéral américain compétent avait approuvé le plan de réorganisation de ses entités nord-américaines de talc et autorisé sa soumission au vote des créanciers et plaignants concernés.
Le producteur de minéraux industriels précise que si le résultat de ce vote était positif, cela permettrait aux entités nord-américaines de talc de se rapprocher de la clôture définitive de leur procédure dite du « Chapitre 11 ».
En mai 2020, Imerys est parvenu à un accord concernant son litige sur le talc aux États-Unis. Le groupe a précisé que sa contribution au régime consistera en un paiement en espèces d’un minimum de 75 millions de dollars, avec un montant supplémentaire pouvant atteindre un maximum de 102,5 millions de dollars.
LEXIQUE
Chapitres 11 et 7 (loi sur
Le « Chapitre 11 » fait référence à la loi sur la faillite du Code de commerce des États-Unis. Lorsqu’une entreprise se déclare incapable d’honorer ses dettes, elle peut demander à être placée sous la protection de cette loi, qui lui offre, sans annuler ses dettes, un répit pour procéder à sa réorganisation et restructurer sa dette. L’entreprise poursuit son activité et, sous la supervision d’un comité représentant les intérêts des créanciers et des actionnaires, propose un plan de sauvetage qui doit être validé en justice. A noter que le chapitre 7 fait référence à la liquidation judiciaire pure et simple.
AOF – EN SAVOIR PLUS
En savoir plus sur Imerys
Points clés
– Numéro 1 mondial des solutions minérales pour l’industrie, créé il y a plus de 100 ans ;
– Chiffre d’affaires de 4,4 milliards d’euros recentré sur 2 métiers – minéraux de performance (54%) et minéraux de haute température (46%) – équilibré entre Europe-Moyen-Orient et Afrique pour 48%, Amérique du Nord pour 29% et Asie-Pacifique pour 23% ;
– Chiffre d’affaires par marché final : construction pour 35%, consommation pour 23%, industrie pour 13%, acier pour 12%, papier pour 10% et automobile pour 7% ;
– Business model de maintien des rangs de numéro 1 mondial (75% des activités) et de promotion des solutions minérales en s’appuyant sur 2 atouts : la maîtrise des approvisionnements (2/3 du CA réalisé « de la mine au marché ») et la solidité des fonds propres ;
– Capital contrôlé conjointement par les familles Desmarais et Frère (54,56% des actions et 68,37% des droits de vote) et Blue Crest 5,07% (5,9% des droits de vote), le conseil d’administration de 12 membres étant présidé par Patrick Kron , Alessandro Dazza étant directeur général ;
– Bilan solide, avec une dette notée Investment Grade, ramenée à 1,2 Md€ à fin juin 2023, soit 36% des fonds propres et 1,7% de levier.
Défis
– Plan stratégique « Connect & Shape » 2023-2025 :
– croissance organique annuelle de 3 à 5%, augmentation à 18-20% de la marge opérationnelle, investissements industriels de 400 millions d’euros par an, dont 40% en capacité de production,
– levier d’endettement autour de 1,
– dividende en ligne avec le résultat net courant et possibilité de rachat d’actions ;
– Stratégie d’innovation protégée par 2 150 brevets et 4 000 marques ;
– s’appuyant sur le programme d’excellence industrielle « I-Cube »,
– axé sur les minéraux naturels (remplacement des matériaux fossiles), les minéraux circulaires et les minéraux de synthèse (applications de niche, solutions sur mesure),
– renforcé par des partenariats industriels ;
– Stratégie environnementale « SustainAgility », avec augmentation de l’objectif 2030 de réduction des émissions de CO2 à 42 % pour les scopes 1 et 2 et à 25 % pour le scope A3 (fournisseurs) vs 2021 :
– 100% du programme biodiversité et réhabilitation achevé en 2021,
– notation « solutions durables » pour 50 % des nouveautés produits en 2022,
– lancement du premier prêt « durable » ;
– Projets industriels dans la mobilité – noir de carbone en Suisse et en Belgique, talcs spéciaux en Chine –, dans la valorisation énergétique aux Pays-Bas et dans le lithium en Angleterre ;
– Rotation du portefeuille : cessions pour financer des investissements, acquisitions dans les minéraux utiles à la transition énergétique.
Défis
– Ambition d’être un acteur majeur du lithium en Europe via des projets en France et en Cornouailles ;
– Adoption de mesures contre l’inflation énergétique -10% de la structure des coûts- et capacité d’augmenter les prix de vente ;
– Activités céramique, papier, réfractaire et abrasif impactées par le déstockage des clients ;
– Après une baisse du chiffre d’affaires de 5,6% mais une hausse de la marge à 16,7% au premier semestre, objectif 2023 d’un résultat opérationnel compris entre 630 et 650 millions.
