A l’approche de l’hiver, les Européens puisent massivement dans leurs stocks de gaz, un phénomène accentué par un contexte géopolitique complexe qui rend l’approvisionnement plus incertain. Une hausse des prix à court terme semble de plus en plus probable.
Des réserves en baisse, une situation sous surveillance
Depuis sept ans, l’Europe consomme ses réserves de gaz à un rythme soutenu. Ces stocks souterrains jouent un rôle essentiel en amortissant les fluctuations de l’offre et de la demande. Actuellement, ils sont remplis à 70 % de leur capacité, contre 86 % à la même époque l’an dernier. Cette baisse importante pose question alors que l’hiver s’installe et que la demande de chauffage s’intensifie.
Même si le risque immédiat de pénurie semble écarté, la guerre en Ukraine a profondément perturbé le marché gazier en Europe. Selon Samantha Dart, responsable de la recherche sur le gaz naturel à Goldman SachsPlus les réserves seront faibles fin mars, plus leur reconstitution avant l’hiver prochain sera compliquée.
On s’attend à un hiver plus rigoureux que l’an dernier, notamment dans le nord-ouest de l’Europe, ce qui laisse peu de chances d’une réduction significative de la consommation. Si les stocks continuent de baisser rapidement, la pression sur les prix pourrait s’accentuer dans les mois à venir.
Premiers signes de tension sur les prix
La tendance à la hausse est déjà visible. La semaine dernière, le prix du gaz a augmenté de 4 %, atteignant un niveau jamais vu depuis 14 mois. Cette épidémie a eu un impact direct sur certaines entreprises du secteur, comme GTTqui a vu son prix progresser en début d’année. À plus long terme, cette augmentation pourrait également se répercuter sur les factures énergétiques des ménages européens en 2025 et 2026.
Alors que l’offre est sous pression et que la demande reste forte, le marché du gaz semble suivre une trajectoire ascendante. La capacité des Etats européens à renégocier leurs approvisionnements pourrait être décisive pour éviter une explosion des prix du gaz.
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