Nommé par l’ancien Premier ministre Lionel Jospin ministre de l’Éducation nationale en 1997, Claude Allègre, décédé ce samedi à l’âge de 87 ans, était connu pour ses positions sans filtre, symbolisées par une déclaration restée dans les mémoires : “il faut dégraisser le mammouth ».
Un langage coloré qui lui est propre. Claude Allègre, décédé samedi 4 janvier 2025, a occupé la rue de Grenelle de 1997 à 2000, lorsque Lionel Jospin, dont il était proche, était Premier ministre.
Longtemps membre du Parti socialiste, avant de rejoindre Nicolas Sarkozy vers 2007, ce géochimiste de formation a créé la polémique après l’échec de la dissolution de l’Assemblée nationale en 1997, époque où le président Jacques Chirac devait vivre avec un Premier ministre de gauche.
Une phrase qui lui a coûté sa place
Dans une volonté de « débureaucratiser » l’Éducation nationale, qui emploie plus d’un million de personnels enseignants et administratifs, le ministre a déclaré en annonçant son programme le 24 juin vouloir « dégraisser le mammouth ». Il a ensuite repris les propos de son prédécesseur de droite Alain Juppé, dénonçant le « mauvais gras » de l’enseignement public.
Face à la vive polémique dans le monde enseignant autour de cette déclaration, Claude Allègre a tenté de tempérer la situation en précisant qu’« il ne faut pas commettre d’erreur préhistorique. Dans ma langue, c’est l’administration centrale de l’Éducation nationale. Les professeurs n’ont rien à voir là-dedans.
Mais cette tentative fut vaine puisqu’à la rentrée de septembre 1997, le ministre avait multiplié les « bourdes » en amalgamant divers chiffres (congés maternité, détachements, stages, maladies, etc.) pour dénoncer absentéisme des enseignants. Une phrase “jamais prononcée publiquement”, issue d’une “offensive avec un journaliste”, “mais c’est ce qui est resté”, regrette son fils Laurent, comme le rapporte l’AFP. M. Allègre a ensuite été remplacé au ministère par Jack Lang, ce qui a provoqué un refroidissement momentané de ses relations avec son ami et Premier ministre Lionel Jospin, qu’il avait connu durant ses études.
Ainsi, en 2000, trois ans après sa nomination, Claude Allègre doit quitter le gouvernement, lâché par son ami Lionel Jospin à la suite de forts mouvements de grève. Celui qui aura créé 70 000 emplois supplémentaires aura laissé dans tous les esprits un héritage politique particulièrement marquant.
